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vendredi, octobre 18, 2024
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Chronique de Mickey : Tsimbazaza, comme à OK Corral

Tsimbazaza, comme à OK Corral

Tsimbazaza, nous connaissons, c’est là où siège l’Assemblée nationale. Quant à OK Corral, il s’agit d’une bourgade fictive servant de décor d’un western célèbre de 1957 intitulé « Règlement de comptes à OK Corral ». Maintenant, pourquoi associer ces deux endroits ? Parce que bien qu’ils  soient différents, ils ont en commun le scénario. Dans le film, on parle d’affrontement sans merci, à coups de revolver, entre deux clans rivaux et dans les travées de Tsimbazaza (déménagées temporairement au CCI Ivato), les invectives à coups de « bala rora » sont toutes aussi meurtrières, mais politiquement, on s’entend.

Les attaques en règle des députés, lors de ce face-à-face avec le gouvernement peuvent être classées en deux.

      Les premières relèvent de la banalité tant elles sont répétitives. Il  s’agit des besoins à satisfaire des populations locales comme la permanence de l’insécurité ; le mauvais état des routes ; les insuffisances dans les centres de soins ou encore les carences en matière d’éducation. Chaque député y va selon son art oratoire pour se faire entendre par les responsables mais ce qu’on doit souligner, c’est que pour eux, il s’agit d’une forme de redevabilité envers leurs électeurs. Ainsi, quand survient un arrêt de retransmission de la télévision, c’est le tollé général, ils n’ont pas été vus sur le petit écran par leurs concitoyens et auront du mal à expliquer qu’ils ont été à Antananarivo non pas seulement pour faire du shopping.

       Dans l’autre catégorie d’intervention des élus, les choses deviennent plus corsées. « Vous nous dîtes que vous avez des dossiers pour certains d’entre nous, sortez-les ! Nous n’avons pas peur. Mais attention, certains d’entre vous ont déjà fait les frais de nos interpellations. Attention ! » Il y a sûrement du « Règlement de comptes à OK Corral » dans ces propos. On devine qu’il y a de la bisbille dans l’air entre eux. Combien de fois, en effet, certains membres du gouvernement ont fait l’objet d’accusation de corruption ou d’abus d’autorité venant directement ou non des membres de la Chambre basse et comme réponse à ces attaques, les « accusés » menacent de sortir des dossiers compromettants. Les brouilles peuvent venir aussi de guerres de leadership dans les circonscriptions et on remet sur le tapis la primauté des élus sur les nommés dans la hiérarchie des pouvoirs. On peut les voir dégainer les : « Vous allez dans le sens contraire de celui du président » comme menace et on ne peut faire mieux.

    Dans la catégorie des « pointés du doigt », des élus figurent aussi parmi les « nommés » gouverneurs. On les accuse de « roitelets » ou d’autres surnoms et on entend la chambre murmurer d’aise quand celui qui tient le micro martèle avec effets de manches « Remplacez ce gouverneur ! Remplacez ce gouverneur ! ». Il y a sûrement deux coqs dans la basse cour et l’on n’apprécie pas.

Est-ce là la démocratie tant revendiquée ? Ces séances de questions-réponses, à défaut d’être productives, a le mérite d’au moins d’amuser la galerie avec ces guéguerres de ceux d’en haut.

Pour information, le prochain « Règlement de comptes à l’oral » aura lieu à la prochaine session parlementaire et d’ici là, les pugilistes vont « faire leur échauffement » comme ils disent.

M.Ranarivao

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