La langue de bois n’est plus permise. L’Exécutif doit apporter sans attendre des solutions concrètes.
Dans les trente jours de sa nomination, le Premier ministre présente son programme de mise en œuvre de la Politique Générale de l’Etat au Parlement qui peut émettre des suggestions. Ces dispositions de l’article 99 de la Constitution obligent le nouveau chef du gouvernement Mahafaly Solonandrasana Olivier à comparaitre devant les députés au plus tard le 10 mai. Ce passage du premier ministre devant l’Assemblée nationale aurait lieu le 9 mai. La présentation par le nouveau premier ministre de son programme est tant attendue, non seulement par les députés, mais également par les simples citoyens qui veulent des mesures concrètes de la part de l’Exécutif sur certains « dossiers » jugés brûlants ces derniers temps. Il s’agit entre autres de la recrudescence de l’insécurité à Antananarivo, du délestage qui continue de sévir dans plusieurs parties de l’île et des accidents de circulation qui ont tué des innocents ces derniers jours.
Nouveaux responsables. En tant que chef du gouvernement, le premier ministre est le premier responsable des actions gouvernementales. Il est le chef de l’Administration. Quoi qu’il en soit, les membres de son gouvernement ont une lourde responsabilité dans la mise en œuvre du programme à présenter par le locataire de Mahazoarivo. Les membres du gouvernement concernés directement par les problèmes sociaux qui affectent le quotidien des Malgaches sont d’ailleurs des nouveaux responsables. Le nouveau ministre de la sécurité Publique qui devrait avoir pour principale mission la lutte contre la recrudescence de l’insécurité urbaine est un commissaire divisionnaire. On s’attend à ce que des mesures concrètes et efficaces soient prises pour que les habitants de quartiers « chauds » de la Capitale, pour ne citer qu’Ankadifotsy Befelatanana, puissent désormais vivre dans la tranquillité. Le nouveau ministre de l’Energie est un revenant. Sa première préoccupation devrait être la lutte contre le délestage. La langue de bois n’est plus permise sur cette question. Par ailleurs, les députés vont interpeller le nouveau premier ministre qui a nommé un nouveau responsable à la tête du ministère des Transports sur les mesures à prendre pour mettre fin aux accidents de circulation qui ont fait des dégâts humains considérables ces derniers jours. Le problème d’Air Madagascar reste aussi à régler.
Quitus. Si le programme du premier ministre répond aux attentes des députés qui sont censés représenter le peuple malgache, il aura le quitus des députés, qui est synonyme de soutien à la mise en œuvre de ce programme qui devrait être l’émanation du fameux Plan National de Développement (PND). Mais, si ce n’est pas le cas, qu’est-ce qui se passerait ? L’article 99 de la Constitution est muet sur cette question. Il se contente de souligner dans son deuxième alinéa : « Si, en cours d’exécution, le gouvernement estime que des modifications fondamentales de ce programme s’avèrent nécessaires, le premier ministre soumet lesdites modifications à l’Assemblée nationale qui peut émettre des suggestions. » Une autre éventualité serait possible : le premier ministre serait obligé de revoir sa copie et de retourner à Tsimbazaza pour présenter son programme remanié.
R.Eugène