Le ton monte entre la commune rurale d’Ankarongana, riverains du site touristique du « Tsingy rouge », et les intendants de la région Diana. La mésentente trouve son origine en 2017, lorsque le site a été géré par le groupement d’intérêt économique, dont les intendants de la région Diana sont majoritairement membres. Dès lors, tout ce qui concerne le Tsingy Rouge est rattaché à la résidence régionale. En effet, le mécontentement s’installe chez la population de la commune rurale d’Ankarongana. Depuis trois ans, elle est considérée comme la cinquième roue de la charrette. Le développement de la population locale n’est pas au rendez-vous.
Le 1er juin dernier, lors d’une réunion organisée par l’Office Régionale du tourisme, qui n’a vu aucun représentant des hauts dignitaires de la région Diana, les maires des communes rurales voisines du Tsingy rouge ont fait savoir que la population rurale n’est guère bénéficiaire des revenues versés par les touristes. « Cela faisait trois ans que les intendants de la région Diana ont géré ce site touristique. Pourtant, nous n’avons ni vu ni ressenti le moindre développement. Il n’y a ni construction d’hôpital, ni école. Pourtant, ils nous ont promis tant de choses », a expliqué un habitant d’Ankarongana. Étant l’un des secteurs de l’économie les plus importants, le secteur touristique fait partie de ceux qui se développent le plus rapidement. Par contre, les communes qui hébergent les sites touristiques ne reçoivent rien des autorités locales. Par ailleurs, le développement touristique n’est pas toujours synonyme de durabilité, de qualité et encore moins de solidarité. Ces concepts alléchants sont souvent mis en avant pour la forme ou pour les besoins du marketing fictif.
Rappelons que le Tsingy rouge s’étend sur plus de 180 hectares dans la vallée d’Irodo, située à l’est de la ville d’Antsiranana. Localisé sur le plateau de Sahafary aux pieds des canyons érodés, il culmine à 200 mètres d’altitude. L’érosion du grès, de la marne et du calcaire a entraîné la formation de ces structures éphémères sculptées au gré des caprices du vent et de la pluie. Les Tsingy rouges sont issus d’une érosion appelée aussi lapiaz. Le mélange de différents oxydes et le travail du temps ont donné naissance à des centaines de petites cheminées de fée.
Iss Heridiny
