Ces petits malfrats qui tapissent dans l’ombre et qui vous guettent au moment où vous ne l’attendiez pas, en vous arrachant vos biens les plus précieux en une fraction de seconde. Ce sont les pickpockets de Tanà !
Tsiry, un ancien « mpisam » du côté de Besarety, qui s’est repenti après avoir purgé ses peines, nous livre les quelques secrets de ces véritables pro des vols à la tire. Selon lui, le principe de leur travail reste le même, mais des améliorations de la technique ont été apportées au fil des temps.
Entraînement. « Puisque que ce « métier » requiert des efforts physiques considérables, des entraînements s’imposent. Des étirements à la course d’endurance, certains gars poussent leur activités jusqu’à la musculation, voire même au maniement d’armes blanches» lance notre interlocuteur. En effet, ces nouvelles générations de petits malfrats qui pullulent nos rues, nos ruelles et les marchés sont tous des sportifs hors pair, si on ose le dire ! Du moins ce que les conditions de leur sale boulot leur exigent. Des jambes musclées et un corps costaud… pour que ses victimes les redoutent. Chaque escalier de la capitale, notamment Ambondrona, Antaninarenina et Andohalo, les voies rapides de Tanà, de Masay à By-pass, en passant par Ankorondrano, sont ces principales sites d’entraînement, sans pour autant dire, leur terrain de chasse favori, pour détrousser les quelques malchanceux, qui y font leur jogging au petit matin. D’ailleurs, certains de ces petits voleurs y ont été, déjà, pris en flagrant délit et arrêtés par la police sur ces lieux.
De nouvelles « approches ». L’explication de notre pickpocket repenti nous a révélé que jamais ces petits voleurs n’opèrent en solo. « Ils sont au nombre de deux au minimum, voire cinq ou plus. Cette technique aurait été adoptée pour agir efficacement, mais aussi, pour dissimuler au plus vite leurs méfaits, au cas où d’autres personnes les apercevraient au moment de l’acte» a-t-il ajouté. Par ailleurs, un crime parfait ne se fait pas sans complice. « Chaque bande a ses propres terrains de chasse. Et sur ces lieux, certaines personnes, notamment la plupart des marchands ambulants, certains receveurs de bus, nous reconnaissent. Là, l’intimidation et les menaces entrent en jeu, pour qu’ils ne nous dénoncent pas » poursuit notre ancien malfrat. Une autre tactique des pickpockets fait leur apparition dans la capitale. En dehors des passants, d’autres victimes ont été, apparemment, les nouvelles cibles de ces malfrats, en l’occurrence, les automobilistes. Profitant de l’embouteillage monstre, surtout en ces périodes de pluies, c’est là que les malfaiteurs signent leurs méfaits en piquant les objets de valeur que les automobilistes laissent par mégarde à l’arrière de leur voiture, les vitres grandes ouvertes. D’autres malfrats, ceux qui pouvaient s’offrir des scooters, se contentent de profiter les imprudents jouant sur leur téléphone ou tablette.
Facile procuration d’armes. « Même si certains d’entre nous sont des gars sans scrupules, des petites règles nous régissent parfois. Entre autre, on ne s’attaque pas aux gens du même quartier que nous, on ne touche pas aux victimes sauf en cas de représailles et tant d’autres. Evidemment, les incontrôlables existent toujours. Des règles que nos aînés ont établies pour nos propres sécurités ! », poursuit-il toujours, un sourire aux lèvres. Notre « instructeur » de terminer que, c’est grâce à l’arrivée de la technologie de vente en ligne, notamment les ventes libres d’armes blanches, comme les teasers et les sabres que l’insécurité prolifère, ces derniers temps, dans la capitale. Ces marchands ne se rendent pas compte, qu’en vendant ces petits outils, ils facilitent en même temps la procuration d’armes aux voleurs. Des armes qui se révèlent être des outils de l’autodéfense, mais ces voleurs à la tire peuvent les retourner contre leurs victimes, en leur causant de graves blessures.
Recueillis par Mike L.
