
Ne représentant actuellement que 6% des cas de tuberculose à Madagascar, celle multi résistante est un risque à ne pas négliger.
« Le phénomène de tuberculose multi résistante n’est pas intensif pour le cas de Madagascar mais de plus en plus de cas commencent à apparaitre ». Ce sont les propos du docteur Christine Bellas Cabane, membre du CCM ( Country Coordination Mechanics, un organisme qui supervise les fonds alloués aux luttes contre le sida, le paludisme et la tuberculose à Madagascar) et non moins conseillère régionale Santé de l’Océan Indien auprès de l’ambassade de France, qui a résumé la situation de la tuberculose multi résistante hier lors de la cérémonie de remise de distinction honorifique à l’hôtel Colbert. Outre l’accès au soin qui est encore difficile pour de nombreux malgaches (due soit à l’enclavement de certaines régions, soit au niveau financière de nombreuses familles), l’inadéquation des traitements existants à la maladie et l’auto médication des patients constitueraient l’une des premières causes de l’apparition de ce type de tuberculose. La malnutrition détiendrait également le même rang que ces deux causes selon Christine Bellas Cabane. Cette dernière d’expliquer : « la malnutrition chronique ou non réduit l’immunité des personnes. Ce qui les rend vulnérables à beaucoup de maladies, surtout à la tuberculose ». Avant d’ajouter que « les conditions de vie difficiles et la pauvreté tient également sa place dans cette liste de causes premières de ladite prolifération ». Une situation dont le pays n’est pas encore sortie…et ne pourrait pas sortir de sitôt à l’allure où va la vie en générale.
Insuffisants. Par ailleurs, « la programmation de lutte contre la tuberculose conçue par le gouvernement de Madagascar a été acceptée au niveau de la Banque Mondiale ». Ce qui constitue « un énorme pas » pour le pays selon les dires de Christine Bellas Cabane. Avant de faire savoir que « les efforts sont toutefois insuffisants et que le pas effectué requiert d’autres obstacles à franchir». Beaucoup de diagnostics restent à faire en la matière mais les problèmes de l’enclavement de certaines régions d’un côté et de la remontée des informations pour une base des données exactes de l’autre, persistent. « La révision des médicaments (ce qui se ferait actuellement pour lutter contre le type multi résistant) est également une priorité » d’après Christine Bellas Cabane. En effet, les médicaments et les traitements traditionnels ne sont plus adaptés à cette nouvelle forme de tuberculose suivant les explications de ce membre de la CCM. Une orientation vers le lien tuberculose-VIH devrait également être faite de façon systématique. « Le risque de présence du VIH chez les patients tuberculeux étant élevé comme c’est le cas dans le sens inverse», a-t-elle enchéri. Quoi qu’il en soit, les efforts dans l’éradication de la tuberculose vont bon train grâce aux efforts entrepris par les divers acteurs.
José Belalahy