
Aucun incident majeur ne s’est produit hier à Antananinarenina pendant la commémoration de l’événement.
24 heures avant le jour-J, le préfet de Police d’Antananarivo Robert Randriamanjarisoa et le commandant de la CIRGN, le Général Florens Rakotomahanina, ont déclaré devant la presse à Ankadilalana qu’aucune manifestation à caractère politique n’est autorisée devant le Palais d’Ambohitsorohitra dans le cadre de la commémoration de la tuerie du 7 février. Ces deux responsables du maintien de l’ordre ont rappelé que le périmètre est une zone rouge. Par contre, seul le dépôt de gerbes est autorisé sur cette zone où se trouvent un Palais présidentiel et les bâtiments du ministère des Finances. Hier, tôt le matin, le périmètre a été quadrillé par les éléments de l’Emmoreg. Plusieurs entités, notamment politiques, se sont succédées pour déposer des gerbes devant la stèle des martyrs du 7 février, à commencer par l’association AV7, suivie d’une délégation de la Présidence de la République et du HVM conduite par le ministre d’Etat Rivo Rakotovao, du Monima de l’ancien premier ministre Monja Roindefo, du Mapar d’Andry Rajoelina et d’une délégation dirigée par Alain Ramaroson.
Plus jamais ça. Les initiateurs des mouvements « Aoka izay » étaient donc présents hier sur place. Rivo Rakotovao, qui a été accompagné de Henri Rabarinjaka, de Rachidy Mohammed et de Paul Rabary, a déclaré que la tuerie comme celle du 7 février 2009 ne doit plus se reproduire. « Les élections devraient être désormais la seule voie pour accéder au pouvoir », a martelé le numéro Un du HVM. Christine Razanamahasoa du Mapar, qui a été assistée à l’occasion par des barons et des élus de la plateforme dont Augustin Andriamananoro, le sénateur Lylison René et le député Naivo Raholdine, a rappelé que les Malgaches ont lutté contre le « Jadona » en 2009. « Des patriotes ont versé leur sang pour le pays. Il faut un devoir de mémoire envers ces martyrs », a-t-elle martelé. Si ses partisans s’attendaient à sa présence hier à Antananinarenina, Andry Rajoelina qui était à la tête du « mouvement populaire » de 2009, a fait faux bond. « Il est allé au chevet de nos compatriotes du Sud qui sont victimes du « Kere » », a expliqué Christine Razanamahasoa.
Versions opposées. Pour sa part, Monja Roindefo, désigné premier ministre sur la Place du 13 mai et qui était à la tête de la Marche ayant abouti au carnage du 7 février, a souligné que cet événement meurtrier et sanglant ne peut être effacé de l’Histoire de Madagascar. « Sans le 7 février, nos dirigeants actuels n’auraient pas été là et le secrétariat d’Etat à la Gendarmerie n’aurait pas existé (allusion à la présence massive des éléments de l’Emmoreg hier à Antaninarenina) », a-t-il affirmé. En tout cas, 7 ans après le carnage du 7 février 2009, il n’y a que des condamnations. La justice du vainqueur a primé sur la vérité. L’ancien président Marc Ravalomanana a été condamné par contumace à une peine de travaux forcés à perpétuité. Sans parler des officiers généraux et officiers supérieurs qui ont été jetés en prison. Chose curieuse, deux officiers supérieurs qui avaient milité aux côtés d’Andry Rajoelina à l’époque, le Col Charles Andrianasoavina et le sénateur Lylison René, ont actuellement deux versions différentes, voire opposées, de ce qui s’est passé le 7 février 2009.
R. Eugène