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mercredi, mai 14, 2025
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Tueur silencieux

La Covid-19 a tué 178 personnes à Madagascar en 5 mois d’épidémie. Mais un autre fléau a fait pire : 487 morts en seulement trois mois, cette année, et environ 600 morts en six mois. Œuvres du « palu ».

Tueur silencieux

Car le paludisme, fléau national qui continue d’ôter régulièrement la vie à des Malgaches, notamment dans les zones reculées, reste un tueur silencieux par rapport à la pandémie qui retient actuellement toutes les attentions, et quasiment toutes les ressources. L’épisode de décès successifs causés par le paludisme en avril dernier, avec 70% des cas dans six ou sept régions de la moitié Sud du pays, a remis cette maladie au-devant de la scène, pour replonger dans l’anonymat le plus complet, quelques semaines après.

Le pays lutte contre le paludisme depuis des décennies ; a mis en place des stratégies de prévention et de riposte ; mené de vastes campagnes d’aspersion intra-domiciliaires de produits insecticides ; distribué des moustiquaires à imprégnation durable, et bien d’autres encore, pour essayer de venir à bout du fléau, mais il n’est pas encore arrivé au bout de ses peines. Le ministre de la Santé publique sortant a affirmé, fin avril, que Madagascar s’est particulièrement démené depuis 2005 pour lutter contre le paludisme, mais cette année, le bilan est particulièrement lourd. Car en 2019, le « palu » a causé la mort de 657 personnes dans le pays. En 2020, quasiment le même chiffre est atteint en un semestre. Actuellement, tous les efforts sont concentrés sur la pandémie de Covid-19. D’autres fléaux regagnent du terrain. Dans la mesure où la lutte contre le paludisme est – aussi – financée quasi-entièrement par des financements étrangers, on se doute que, Covid-19 étant,les ressources consacrées au paludisme se retrouvent cette année diminuées. On dira alors que les 2 millions de TDR du paludisme et les 2 millions de traitements antipaludiques remis, cette semaine, par les Etats-Unis arrivent à point nommé. Autrement, aux 600 morts du premier semestre s’ajouteront encore peut-être des centaines d’autres jusqu’à la fin de l’année. Parleraient-on alors d’hécatombe ? Pas sûr. Car entre la crainte du « palu » et celle la Covid-19, on sait déjà celle qui fait plus trembler le citoyen lambda. Le problème est, cependant, beaucoup plus complexe que ce choix quelque peu simpliste. En revanche, ce qui est sûr, c’est que le pays reste encore, et plus que jamais en ce moment, dépendant des aides étrangères pour gérer divers problèmes. Y compris celui provenant d’une piqûre de moustique.

Hanitra R.

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