Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) a réuni les lanceurs d’alertes vivant aux points chauds des trafics, aux alentours de Tuléar, les 20 et 21 Mai.
Ils se retrouvent régulièrement tous les deux à trois ans, avec l’accompagnement du PNUD. Ce sont des Villageois d’Origine Indicateurs (VOI) de 40 à 70 ans. Ils savent ce qu’il est tenu de faire en présence de camions chargés de bois précieux ou de charrettes transportant des sacs de tortues. Ils ont des Lettres Modèles (LM) à remplir, fournissant les premières informations que le Bianco va décrypter et exploiter. Voici cinq ans qu’ils sont sur le front, avec une seule arme : le téléphone. Au menu de l’atelier, la loi 2016-020 qui résout la plupart des infractions courantes. Objectif : familiariser les participants, avec des cas pratiques suivis d’explications et commentaires afin de débusquer les détournements de biens ou deniers publics, les abus de fonction ou pouvoir ainsi que les falsifications de factures qui sont également nombreuses. Toutes les astuces que les trafiquants ont coutume de perfectionner depuis 2002, année de lancement de la lutte contre corruption (LCC), sont connues et sont remises à jour dans la loi 2016-020.
Quelques chiffres en ce qui concerne les doléances reçues à Tuléar.
| Année | Reçues | Investigables | Taux |
| 2011 | 404 | 151 | 37% |
| 2020 | 306 | 117 | 38% |
Enfin, les justiciables espéraient la révision de la prescription, délai au bout duquel l’action publique est éteinte. Grâce à la loi 2016-020, le cas de corruption coure à partir du moment où l’affaire est prise par le Bianco. Les criminels et délinquants ne pourront plus dormir sur leurs deux oreilles. Selon Manantsoa, donneur d’alerte au Parc Mikea, il repart satisfait des acquis de l’atelier.
Charles RAZA
