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dimanche, septembre 7, 2025
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Turtle Survival Alliance Madagasikara : Plus de 24 000 tortues sauvées du trafic illégal

TSA a pris en charge plus de 24 000 tortues confisquées au trafic illégal.

Des milliers de tortues confisquées dans le cadre de la lutte contre le trafic illégal ont été prises en charge par la branche malgache de l’ONG Turtle Survival Alliance (TSA). Parallèlement, des campagnes de sensibilisation se multiplient auprès des communautés locales pour renforcer la protection de ces espèces emblématiques.

Turtle Survival Alliance est une ONG mondiale dédiée à la conservation des tortues et tortues terrestres les plus menacées d’extinction. Ses missions principales à Madagascar sont axées sur la préservation des espèces endémiques, notamment l’Astrochelys Radiata (Sokake), l’Astrochelys Yniphora (Angonoka), le Pyxis arachnoides (Sokabato) et le Pyxis Planicauda (Kapidolo).

TSA Madagasikara agit sur plusieurs fronts : la prise en charge des tortues confisquées, les soins vétérinaires, leur réintroduction, ainsi que la sensibilisation et le développement communautaire. La conservation de ces espèces se place au cœur de ses actions.

Protection

Depuis les années 2010, avec des centres opérationnels depuis 2014, TSA Madagasikara a pris en charge plus de 24 000 tortues confisquées au trafic illégal. Deux grands centres d’acclimatation ont été mis en place dans les régions d’Atsimo-Andrefana et Androy. S’y ajoutent des centres de sauvetage construits, un centre de détention provisoire à Antananarivo, ainsi qu’un site de conservation pour l’espèce Planicauda dans le Menabe. D’autres centres de sauvetage d’urgence sont également en place, notamment dans le sud de l’île. Dans sa lutte contre le trafic des tortues endémiques de Madagascar — qu’il s’agisse de leur commercialisation, de leur consommation, de leur domestication ou de toute autre forme d’exploitation illégale — TSA Madagasikara apporte un appui constant aux Officiers de Police Judiciaire. Cette action s’inscrit dans le cadre des textes internationaux et nationaux, notamment la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES, 1973, ratifiée par Madagascar en 1975), ainsi que la loi n°2005-018 du 17 octobre 2005 portant Code de gestion des aires protégées, le Code de l’environnement malagasy (loi n°90-033 du 21 décembre 1990, modifiée par la loi n°97-012 du 6 juin 1997) et les dispositions du Code pénal (articles 151 et 152) qui prohibent et sanctionnent sévèrement toute forme de trafic d’espèces protégées.

Aujourd’hui, le trafic se déplace vers l’utilisation croissante des réseaux sociaux, se concentrant sur la consommation et le marché des animaux de compagnie à l’étranger. Le besoin de sensibilisation est donc crucial. C’est dans cette optique que TSA s’est engagé cette année dans l’organisation du festival Rebeke à Tsihombe, qui a eu lieu du 28 au 30 août.

Le festival « Rebeke » à Tsihombe la semaine dernière.

Rebeke : Quand la culture « antandroy » renforce la conservation des tortues

Parmi les initiatives récentes, TSA Madagasikara a soutenu la renaissance du festival « Rebeke », un grand rendez-vous culturel tandroy qui a clôturé la semaine dernière après trois jours de festivités. Cet événement, en pause depuis plusieurs années, a repris vie grâce à TSA.

Pourquoi une organisation environnementale s’engage-t-elle dans un festival culturel ? Parce que, dans la région Androy, la tortue radiée est considérée comme un animal « fady », donc sacré. Sa protection est un enjeu autant culturel et identitaire que de biodiversité. En participant à la relance du « Rebeke », TSA a souligné que les communautés locales ne sont pas seulement des bénéficiaires, mais les premières gardiennes de la tortue.

Andry Fandresena Trinh Van Moï, Advocacy, Partnership and Communication Manager de TSA Madagasikara.

Un profil au service d’une vision partagée

Pour donner un écho à ces actions, il faut savoir communiquer, créer des passerelles entre les communautés, les partenaires et le grand public. C’est le rôle d’Andry Fandresena Trinh Van Moï, Advocacy, Partnership and Communication Manager de TSA depuis 2023. Avec plus de dix ans d’expérience en communication et plaidoyer, il incarne le rôle de facilitateur entre la mission scientifique et humaine de l’organisation et ses publics. Pour Andry, cet engagement est au cœur de son métier : « La communication, ce n’est pas seulement transmettre un message, c’est adapter ce message pour qu’il trouve écho dans les réalités locales. Le festival  Rebeke  en est l’exemple parfait : en parlant à travers la culture, on mobilise toute une population pour la conservation. »

Si TSA a trouvé en Andry un relais efficace, c’est parce que son profil dépasse le cadre classique du communicant. Passionné par l’humain et préférant le terrain aux bureaux, il a constaté le contraste malgache : un peuple riche de biodiversité, de culture et de sagesse, mais démuni en éducation et en moyens pour valoriser durablement ces richesses.

De là vient son engagement pour l’équité et l’inclusion, surtout des jeunes et des plus vulnérables. Une valeur qu’il cultive aussi dans le scoutisme, qui l’a initié à l’importance de l’action concrète. Il forme aujourd’hui de nouvelles générations à devenir des citoyens responsables et autonomes, tout en encourageant les jeunes communicants à se spécialiser dans des domaines porteurs de sens comme l’environnement et le développement. « Nos projets ont besoin de voix fortes et passionnées. J’essaie d’aider les jeunes à voir que la communication peut changer les choses, surtout quand elle s’applique à des causes vitales comme la biodiversité », souligne-t-il.

Sensibilisation et mobilisation de la population locale.

Et demain ?

L’avenir de TSA Madagasikara, comme celui d’Andry, est tourné vers la recherche de nouvelles approches pour renforcer la conservation. Professionnellement, il veut continuer à développer des stratégies de communication et de plaidoyer innovantes pour protéger la biodiversité unique de Madagascar. Personnellement, il souhaite rester sur le terrain, proche des communautés et des jeunes, afin de construire une relève solide et consciente. « Mon ambition est simple : contribuer à protéger notre biodiversité exceptionnelle en rapprochant les communautés, les institutions et les jeunes. Parce que la conservation, ce n’est pas seulement sauver une espèce, c’est préserver un héritage pour les générations futures. »

Narindra Rakotobe

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