
L’Union des Coopératives des Transporteurs Urbains (UCTU) a décidé d’appliquer le tarif de 500 ariary dans la zone urbaine de la capitale.
Les affichettes annonçant l’entrée en vigueur du nouveau tarif à 500 ariary pour les taxis-be dans la zone urbaine de la capitale, sont à nouveau placardées sur les portières et à l’intérieur des véhicules. Elles préviennent les usagers de cette hausse prochaine du tarif à partir du 1er septembre 2018. Cette annonce de l’application du nouveau tarif a été décidée par les membres de l’Union des coopératives des transporteurs urbains (UCTU), après concertation. Ainsi, dans moins de dix jours, le tarif à 500 ariary sera élargi aux lignes des coopératives membres de l’UCTU. En d’autres termes, il s’agira d’une hausse généralisée, ou presque, dans la mesure où d’autres coopératives réunies au sein d’un autre collectif de transporteurs ont déjà appliqué cette hausse du tarif depuis quelques semaines.
Résignation. Les usagers de leur côté, semblent accueillir la nouvelle avec un sentiment de capitulation. A y voir de plus près, les lignes de taxi-be ayant déjà appliqué le tarif de 500 ariary ne semblent pas observer de baisse significative du taux de remplissage de leurs véhicules. Résignés à payer les 500 ariary réclamés par les transporteurs, les usagers n’en ont pas en effet d’autres choix, faute de pouvoir effectuer leurs trajets habituels à pied ! « Je ne peux que reconsidérer le nombre de mes déplacements et ne prends le taxi-be que pour les longs trajets. Tant que la distance le permet, j’opte pour la marche, d’autant plus que j’ai réellement besoin de marcher davantage. Au moins, il y a cet avantage et je ne le prends pas comme une contrainte. Il faut positiver ! », commente, sourire aux lèvres, Rajerison Alfred, usager de la ligne 165 reliant Androhibe à Anosibe. Cet habitant d’Androhibe effectue un aller-retour par jour en taxi-be en semaine pour le travail, et un aller-retour le dimanche. Depuis la hausse du tarif, en vigueur depuis quelques semaines pour cette ligne 165 membre de la coopérative Mihary, lui et les quatre autres membres de sa famille vont au culte à pied à Analamahitsy, même si ce trajet ne leur nécessite pas un plein tarif. Pour cette famille de cinq personnes, le budget transport s’élève à Ar 81.000 par mois, rien que pour les trajets obligatoires tels le travail et l’école. Une somme qui représente près de la moitié du SMIG à Madagascar, lequel est actuellement de 168.000 ariary depuis la publication, cette année, du décret d’application fixant le salaire minimum d’embauche. Pour la famille de Rajerison Alfred, ce budget transport de 81.000 ariary représente près de 20% des revenus du ménage. « Heureusement que nous ne payons pas de loyer car nous habitons une maison héritée de mes parents. Autrement, nous serions à la rue depuis longtemps », ajoute-t-il, beaucoup moins… positif.
Hanitra R.