Le malaise était perceptible depuis longtemps, mais le désaccord entre les membres de l’Exécutif a éclaté au grand jour, avant-hier. Le public a été le témoin de ces échanges verbaux plutôt vifs entre deux ministres qui, visiblement, ne se supportent plus. Comme il s’agit de personnalités qui sont responsables de la bonne marche des affaires de l’État, cette querelle a scandalisé l’opinion. Il ne s’agit pas encore d’une crise au sommet de l’Exécutif, mais on sent un certain délitement de l’autorité du Chef de l’État qui peut provoquer une réaction en chaîne au sein du pouvoir.
Un abcès qu’il faut crever
La mésentente au sein du régime était, semble-t-il, un secret de polichinelle. Les interpellations des membres de la majorité présidentielle à l’endroit du pouvoir se sont multipliées depuis un certain temps, mais les voix discordantes ont très vite été étouffées. Mais cela n’a pas réussi à cacher le malaise qui existait. Les observateurs ont noté que l’unanimité au sein de l’Exécutif n’était qu’une façade. La crise engendrée par la pandémie de Covid-19 et la détérioration du contexte économique ont révélé au grand jour les dissensions qui existent. Les scandales qui se sont multipliés ont accru cette méfiance entre les membres du gouvernement. Les décisions prises par le sommet de l’Exécutif n’ont pas réussi à ramener le calme au sein de la majorité. L’opposition a commencé à donner de la voix et les critiques de certains de ses membres ont porté sur la manière de gouverner du pouvoir actuel. Les critiques qu’elle a émises ont fait mouche, l’opinion abondant dans leur sens. Aujourd’hui, c’est le spectacle d’une mésentente impossible à cacher que l’on découvre. Le sommet de l’Exécutif a décidé de crever l’abcès. Il est décidé à se séparer des ministres qui ont failli. Il va enfin procéder à une évaluation qu’il avait annoncée depuis longtemps. Certains se demandent si le changement qui va être opéré suffira.
Patrice RABE
