La campagne présidentielle américaine est bien celle des contrastes et aucun observateur ne peut prédire qui deviendra le ou la prochain(e) président(e) des États-Unis d’Amérique. L’électorat américain est pratiquement divisé en deux : celui qui penche nettement pour Donald Trump est masculin et viriliste ; de l’autre côté, dans le camp de Kamala Harris, on trouve beaucoup de femmes sensibles aux arguments sociaux de la candidate. L’élection va donc se jouer sur un écart infime, le 5 novembre prochain.
Un antagonisme exacerbé entre les deux candidats
Donald Trump est apprécié par ses partisans pour ses formules abruptes et parfois à l’emporte-pièce. Il ne prend aucune précaution oratoire pour parler de ce qu’il considère comme des tares de son adversaire. Il la traite de communiste et de folle sans provoquer de gêne dans son auditoire qui, au contraire, est ravi de la sortie de son champion. C’est cette attitude bravache qui plaît à une partie importante de ses partisans. Il a, à ses côtés, de nombreux influenceurs qui façonnent son image de chef. L’un d’entre eux dit qu’il n’aime pas Kamala Harris car c’est une femme et une femme ne peut pas diriger le pays. Il est rejoint dans cette vision masculine par beaucoup de jeunes hommes qui ne cachent pas leur misogynie. « Un homme doit être le chef du foyer, pas la femme » répète-t-il à son million de followers. De l’autre côté, Kamala Harris ne mâche pas ses mots contre son adversaire. Elle le traite « d’homme instable, obsédé par la vengeance et en quête d’un pouvoir sans limite ». Mais ces propos ne constituent qu’une petite partie du discours de la candidate. Elle préfère dresser une vision optimiste pour son pays. Elle parle de sa grandeur, capable de résister à toutes les fractures. Cependant, cet antagonisme entre les deux candidats, cultivé principalement par Trump ne rassure pas une partie des Américains.
Patrice RABE