Comme il fallait s’y attendre, le bateau Madleen, transportant de l’aide humanitaire pour Gaza avec 12 militants du mouvement de solidarité populaire à son bord a été arraisonné par les forces israéliennes et ce, dans les eaux internationales. L’opération a eu un immense retentissement sur le plan international et a porté un certain discrédit au gouvernement de l’État hébreu. Alors que les opérations militaires se poursuivent et même s’intensifient, la souffrance de la population palestinienne privée de nourriture et de matériels de santé est de plus en plus criante. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou est en très mauvaise posture et risque de tomber avec son cabinet.
Un arraisonnement qui a eu un immense retentissement
C’était une opération humanitaire qui avait une valeur très symbolique. Le voilier Madleen, battant pavillon britannique, avait été affrété par la « coalition de la flottille pour la liberté », fondée pour mettre fin au blocus de Gaza. Le cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou a poursuivi en toute impunité ses actions offensives sur l’enclave palestinienne. Les protestations des Nations Unies n’ont eu aucun effet, les reportages faits par les médias internationaux montrant pourtant de manière criante les destructions et les milliers de victimes de cette guerre. Le blocus israélien, disent-elles, est le fait d’abord d’Israël, mais également de l’inaction mondiale. Cette action entreprise par les douze militants qui se sont trouvés à bord du Madleen donne une signification à l’opprobre silencieuse d’une opinion publique internationale de plus en plus scandalisée. Le ministre de la Défense israélienne avait prévenu que le bateau serait arraisonné et ses occupants arrêtés. L’opération s’est déroulée sans violence, mais ses images filmées ont fait le tour du monde. Des manifestations de soutien ont eu lieu un peu partout. La réaction a été unanime. La condamnation est sans appel. En Israël même, de la gauche à la droite, l’appel à la démission de Benyamin Netanyahou a été lancé, les raisons de chaque camp n’étant pourtant pas les mêmes.
Patrice RABE