La Covid-19, malgré sa présence, ne semble plus inquiéter une population décidée à retrouver les habitudes d’une vie normale. Le nombre de cas contaminés rapporté par le professeur Vololontiana Hanta, hier à la mi-journée montre, que le danger est toujours là et qu’une deuxième vague peut avoir lieu si on n’y prend pas garde. Le Président de la république l’a d’ailleurs dit à la fin de son intervention de dimanche dernier, et a fortement recommandé le respect des règles sanitaires et l’adoption des gestes barrières. En étant conscient de cette épée de Damoclès suspendue sur leur tête, les Malagasy peuvent maintenant affronter l’incertitude d’un avenir dont on n’arrive pas à cerner les contours : chômage ou reprise des activités économiques, inflation galopante ou stabilité des prix ? Pour le moment, rien n’est prévisible.
Un avenir incertain après la Covid-19
L’étau du confinement s’est totalement desserré. La vie a repris à peu près normalement. Les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes. Ceux dont les entreprises ont repris leurs activités ont retrouvé leur rythme de travail d’avant la crise. Les commerces ont rouvert, les taxis- be ont repris du service. Les coopératives de taxis-brousse ont retrouvé avec soulagement leurs passagers désireux de se rendre en province.Toute cette activité est le signe que le pays commence à sortir de sa léthargie. Néanmoins, les indicateurs économiques ne sont pas au beau fixe. Les industries pourvoyeuses de devises sont à l’arrêt. Le secteur touristique a, lui aussi, beaucoup souffert de cette crise qui a empêché la venue des touristes. La crise peut aussi devenir alimentaire si les agriculteurs ont des difficultés à approvisionner la population. Des prévisionnistes parlent d’une période difficile de la riziculture malagasy et estiment que la période de soudure sera particulièrement pénible à supporter. C’est un chemin de croix que le pays va arpenter durant les mois à venir. Les Malagasy vont devoir s’armer de courage, mais comme diraient certains, ils en ont vu d’autres.
Patrice RABE