Après la prestation de serment des membres du CFM, hier à Anosy, une étape a été franchie dans le processus de réconciliation nationale. L’annonce de sa création a été accueillie plutôt fraîchement par l’opinion, mais la commission est bien en place et elle va commencer ses travaux. On va maintenant attendre ses premières décisions et voir si elle va réussir à installer cette réconciliation nationale que les citoyens attendent depuis longtemps.
Un CFM comptable des décisions qu’il prendra
La réconciliation que le FFKM a initiée au début du mandat du président Hery Rajaonarimampianina a fait long feu. Le sommet des cinq chefs d’Etat malgaches organisé au CCI Ivato n’avait abouti à aucun accord entre les participants. Les divergences et les arrières pensées des uns et des autres ont entrainé ce blocage qui empêche l’exercice d’un véritable jeu démocratique. Le FFM mis en place par le régime n’a pas joué le rôle que l’on attendait de lui. La méfiance des principaux acteurs de la vie politique malgache à son égard a paralysé son action et la nécessité d’une commission véritablement indépendante s’est imposée. La création de ce CFM a donc été décidée. Certaines procédures ont été suivies dans le choix de ses membres. L’opinion a semblé plutôt indifférente lorsqu’elle a pris connaissance de leur liste. Les citoyens ne semblaient pas disposés à accorder une totale confiance, leurs espoirs étant souvent déçus. La commission est maintenant prête à entrer dans le vif du sujet après la prestation de serment de ses membres hier à Anosy. Leur porte-parole a assuré qu’ils étaient décidés à agir en toute indépendance. On va donc prendre acte de cette véritable profession de foi, mais on ne peut pas être assuré qu’ils ne subiront aucune de la part des autorités supérieures. Le CFM va donc maintenant commencer ses travaux. On va juger de son efficience à l’aune des décisions qu’il va prendre.
Patrice RABE