La cérémonie de présentation de vœux d’Iavoloha a depuis toujours été un indicateur important de l’élan que le régime en place veut donner à la politique du pays. Dans le contexte actuel, les différents discours qui allaient être prononcés étaient attendus avec intérêt car ils pouvaient dissiper le malaise ressenti par la population. Les doutes éprouvés sur l’action du pouvoir n’ont pourtant pas été levés.
Un discours sans surprise
Les discours des différents orateurs qui se sont succédé avant l’allocution du président de la République ont paru sans grand relief. Ils ont cependant donné le ton de cette grand-messe qui est l’événement politique marquant de ce début d’année. Les propos du vice-doyen du corps diplomatique, des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et du premier ministre ont semblé bien ternes. C’est donc sur ceux du chef de l’Etat que l’on pouvait compter pour rassurer une opinion très éprouvée par le climat morose qui règne en ce moment. Le président Hery Rajaonarimampianina n’a pas essayé de marquer les esprits et s’est cantonné dans un certain classicisme. Il ne s’est pas étalé sur les succès enregistrés lors des deux sommets internationaux accueillis par Madagascar. Il s’est cependant enorgueilli du volume d’aides promis par la communauté internationale et qu’aucun de ses prédécesseurs n’a obtenu. Il s’est félicité des exploits de nos sportifs qui ont fait la renommée de la Grande Ile à l’extérieur. Pour en revenir aux problèmes traversés par le pays, il a compati aux difficultés éprouvées par la population, mais il a rappelé tous les efforts consentis par le régime pour les alléger. Il a exhorté la population à faire preuve de responsabilité et d’agir. Il n’a, par la suite, annoncé que des mesures qui n’ont surpris personne : hausse de 7% du salaire des fonctionnaires, traditionnel allégement des peines des militaires et exonération des droits de succession. Les observateurs attendaient un discours d’une portée historique. Ce fut une allocation sans grande surprise.
Patrice RABE