Les relations ne sont guère mauvaises entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina. Ils se sont rencontrés pas plus tard que jeudi dernier. L’ancien président le confie à la presse dans l’enceinte de Magro Ankorondrano dont il nettoie avec une équipe les ruines. Cette centrale d’achat avait été l’une des grandes victimes du pillage et des incendies du 26 janvier 2009 plus connus sous l’appellation de « lundi noir ». Il a révélé à cette occasion que le terrain lui a été loué et fait toujours l’objet d’un bail emphytéotique d’une durée de trente ou cinquante ans. Le terrain a néanmoins été morcelé pendant sa longue absence. Un mur mitoyen l’a diminué. A qui a bénéficié en catimini la division du terrain ? Un conflit en perspective.
Un grand pas en avant
Quoi qu’il en soit, Marc Ravalomanana veut revenir aux affaires. Le capitaine d’industrie affiche sa volonté de payer tous les arriérés d’impôts de sa société et de rebâtir son empire. Tiko dont il s’agit a été à son époque le fleuron de l’économie avec ses milliers de création d’emplois et des produits laitiers qui ont développé le secteur agroalimentaire et fait la fierté des Malgaches à leur table. On voit que le président de la République Hery Rajaonarimampianina ne lui a pas montré d’hostilité depuis son retour d’exil. Bien au contraire, il aura été celui qui a certainement beaucoup toléré, protégé contre ses adversaires voire facilité son accès à la vie libre. Il l’aura prouvé dans sa quête d’apaisement et de réconciliation nationale, en acceptant l’organisation des sommets des Chefs d’ Etat du FFKM. Didier Ratsiraka, Zafy Albert, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina peuvent vivre ensemble aujourd’hui sur le territoire national alors que cela n’a pas toujours été le cas auparavant. Aucun ancien chef d’Etat n’est inquiété par le régime au pouvoir. Tous ont retrouvé leur vie de citoyen normal dans le pays. C’est évidemment, un grand pas en avant de réalisé même si la réconciliation nationale n’est qu’à ses débuts. Quant aux relations politiques d’aujourd’hui, elles sont empruntes de méfiance. Les alliances sont difficiles à établir à cause de la corruption et des intérêts particuliers. La rentrée politique est encore confrontée à cette réalité. Les uns veulent des réformes immédiates, les autres freinent des quatre fers. Les partis politiques et les politiciens se perdent en conjecture parce que les résultats des communaux n’aident qu’en partie à résoudre les problèmes de rapports de forces politiques. Les foyers de tension apparaissent déboussolés par la guerre d’usure. Mais une chose est sûre dans cette conjoncture de maelström, le président de la République est sollicité dans toute épreuve confirmant l’adage, « il vaut mieux parler au bon Dieu qu’à ses saints ». Les syndicats en grève lorgnent vers le sommet de l’Etat pour trouver des solutions aux problèmes. Et pour la réouverture de Tiko et ses options politiques, Ravalomanana est allé directement au Palais d’Iavoloha.
Zo Rakotoseheno