dimanche, avril 27, 2025
AccueilSociétéUn homme, un métier : Solofo Randrianjaka, rabatteur sur le marché des...

Un homme, un métier : Solofo Randrianjaka, rabatteur sur le marché des devises

Devises-1«Je gagne en moyenne 10 000 Ar par jour»

C’est un métier basé sur les relations et la confiance. L’un des divers types d’activités informelles que l’on peut trouver à Analakely.  

Ils ne vous rateront pas si vous passez à l’Avenue de l’Indépendance, à commencer au Café de la Gare de Soarano jusqu’à Andohan’Analakely. En faisant un signe de la main d’abord, vous allez entendre le mot: « échanges ? ». Là, vous êtes face à ces rabatteurs sur le marché des devises. L’informel à ciel ouvert. Ils cherchent en général à vous racheter vos billets en euros ou en dollars, à des «prix compétitifs», sans que vous ayez à fournir un passeport ou des papiers d’identité. Et Solofo Randrianjaka, un jeune homme de 32 ans, en fait partie. Il en fait son métier. Il a accepté de nous raconter comment il le vit, à condition de ne pas montrer sa photo. « A titre d’exemple, je tire en moyenne 10 Ar par Euro. Ce qui me fait en général gagner entre 5 000 à 10 000 Ar par jour. Certes, ce n’est pas beaucoup, mais avec cet argent, j’arrive quand même à nourrir ma famille. Cela a toujours été ainsi durant ces quatre années pendant lesquelles j’ai fait ce métier », confie-t-il. Avant de dire: « Et la plus grande somme que j’ai échangé remontait à 15 000 euros ».

Malgaches. Mais la question dont tout le monde se pose est : d’où sortent-ils autant d’argent? « Nous n’investissons jamais. L’argent appartient à nos patrons qui habitent à proximité. Nous ne faisons que leur apporter la somme que les clients veulent échanger, tout en tenant compte des petits avantages que nous voulons obtenir », dit-il. Ces fameux «patrons» ne sont autres que les étrangers occupant les arcades, sur l’Avenue de l’Indépendance, selon ses explications. « C’est une question de relations et de confiance entre nous-mêmes et envers les opérateurs étrangers,… », révèle-t-il. Toutefois, il ne manque pas de souligner que si auparavant, c’était les «vazaha» qui faisaient davantage appel à ces petits rabatteurs, depuis peu, c’est devenu les Malgaches.

Pas seulement à Analakely. Informel ou non, la stabilité financière qu’apporte ce boulot semble avoir motivé notre homme à respecter son métier, au point d’y avoir pris goût. « Après mon Bac, j’avais beau tenté de poursuivre mes études. Mais par manque de moyens, j’ai dû me mettre à travailler. Et après avoir essayé toutes sortes de travail, j’ai trouvé que c’est ce qui m’a fait rapporter le plus d’argent. Ce, malgré le fait que parfois, je rentre les poches vides », raconte-t-il. Bref, ce n’est pas seulement à Analakely que l’on peut rencontrer ce genre d’activité considérée comme illégale pour le marché intérieur des devises (MID), mais également à Antsahavola, et à Antaninarenina. Après tout, la difficulté de la vie oblige.

Arnaud R.

- Publicité -
- Publicité -
Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser