
Associé à la vente d’autres produits de beauté, il affirme que le métier le fait bien gagner sa vie.
Pose de vernis à ongles, fixation de faux ongles, manucure, pédicure, extension de cils… le but est de mettre en relief la beauté de ses clientes. A Tana, ce n’est désormais plus un domaine réservé aux femmes. La profession s’est largement ouverte aux hommes. C’est pourquoi l’on dit que c’est au masculin…féminin. Et il se trouve également que ce n’est plus le cadre où l’endroit pour le pratiquer qui compte, mais plutôt les résultats. Ainsi, outre l’existence des salons de beauté et les instituts, il y a également ceux qui font cela dans les rues, ou plus précisément, sur les trottoirs. Effectivement, Tokiniaina Fanomezantsoa, un garçon de 17 ans, en fait partie. Et visiblement, lui et ses amis, ont su choisir l’endroit idéal pour ramasser le maximum de clients. Il s’agit d’Analakely.
3 000 à 5 000 Ar. En fait, ils aiment satisfaire en mieux leurs clientes, au point de les rendre fidèles. «Je reçois à moi tout seul à peu près dix clientes par jour. Et j’arrive même à me souvenir du visage de la plupart d’entre elles, car il y en a qui reviennent de temps en temps», dit-il. En se mettant à plusieurs autour des petits étalages en bois sur lesquels sont présentés de nombreux types de vernis à ongles, ainsi que d’autres produits nécessaires au travail de «stylistes ongulaires», ils attirent les yeux de ses femmes qui veulent être raffinées, en n’ayant pas besoin de dépenser beaucoup. A ce sujet, il suffit pour chaque cliente de débourser entre 3 000 à 5 000 Ar, et elle voit ses mains, ses pieds ou son visage, embelli(s) en seulement quelques minutes. Après avoir bénéficié d’une brève formation pratique sur le métier, offerte par «un vazaha », il affirme n’avoir jamais déçu aucune de ses clientes. « On fait de la pose vernis à ongles, la réalisation, tout ce qui est dessin ou style qui va avec. On fait aussi de la manucure et de la pédicure, sans oublier l’extension des cils… jusqu’ aux soins du visage», poursuit-il.
Mécontentement. Malgré son jeune âge, il a déjà quatre années d’expérience sur le métier. «J’ai commencé à le faire vers 2011. Cela me permet de bien gagner ma vie. Donc, je continuerai toujours tant que c’est possible», rajoute-il. Il semble que ce type de petit métier connaît un vif succès, pas seulement à Analakely, mais également dans d’autres endroits, comme à Isotry, et à Mahamasina. Bien qu’ils ne soient pas pour autant des professionnels, l’on ne peut pas affirmer qu’ils n’ont pas les qualités requises pour l’exercer, dont l’habileté, la rigueur, le sens du contact et de l’écoute. Par-dessus tout, il faut savoir si la prolifération de ce petit métier de beauté qui se fait dans les rues ne risque pas de provoquer le mécontentement ou la jalousie de ceux qui s’y sont spécialisés en ayant suivi de longues années de formation dans les instituts. Ou ceux qui se disent être de vrais professionnels en le pratiquant dans les salons de luxe? Car il faut le dire, quand il s’agit de beauté, une excellente présentation et le souci de la santé de ses clients sont toujours indispensables.
Arnaud R.