Cette fois-ci, il n’y a plus aucun doute. Les préparatifs du XVIe sommet de la Francophonie sont bien enclenchés. L’assurance des membres du conseil national d’orientation de la Francophonie a été confortée par les déclarations de Michaëlle Jean, la secrétaire générale de la Francophonie depuis son arrivée au début de la semaine. Madagascar, a-t-elle dit, a voulu cette grande réunion et elle est donc prête à tout faire pour réussir son organisation.
Un investissement rentable à long terme
Les critiques qui se sont faites entendre ces derniers temps ont ébranlé une partie de l’opinion car elles ne sont pas sans fondement. Les difficultés dans lesquelles les Malgaches sont embourbés quotidiennement ne leur donnent pas particulièrement le goût de fastes et de cérémonies prestigieuses. Mais la volonté de l’Etat et les prises de position très fermes de Michaëlle Jean semblent maintenant balayer ces réticences qui laissaient planer le doute sur la tenue de ce sommet de la Francophonie. C’est tout le poids de l’O.I.F que cette dernière a mis dans la balance. Son charisme et son éloquence ont fait le reste lorsqu’elle a répondu aux questions pertinentes que les journalistes lui ont posées lors de sa rencontre avec la presse, hier. Tous les sujets ont été abordés et elle ne s’est pas dérobée devant l’insistance de nos confrères. Le problème des îles éparses qui revient régulièrement sur le tapis ces derniers temps a été évoqué et elle a adroitement calmé le jeu, en disant que des discussions sont en cours. Les retombées de ce sommet sur le pays seront très importantes, a-t-elle affirmé. Elle n’a pas parlé de l’aspect économique, mais du rayonnement international du pays. Elle a en quelque sorte apporté tout son appui aux dirigeants actuels, en parlant de sa certitude de voir un sommet aussi réussi que celui de Dakar. Le pari sera plus difficile à relever, cependant puisque les dépenses engagées seront beaucoup plus élevées. L’Etat malgache s’est décidé à débloquer un budget important pour cela, quitte à sacrifier des programmes sociaux s’avérant nécessaires, mais la réputation du pays est à ce prix. Il s’agit d’un investissement qui sera rentable à plus ou moins long terme.
Patrice RABE