Entre l’ancien président Marc Ravalomanana et le régime, le dialogue semble bel et bien rompu. Chacun est allé trop loin dans son obstination et ne veut absolument pas céder. Le premier ne veut pas accepter la proposition qu’on lui fait car ce serait pour lui une reculade et le second, après avoir fait preuve d’une extrême fermeté, essaie de se montrer conciliant et veut avoir le beau rôle.
Un pouvoir qui se veut intraitable
La destruction du matériel de sonorisation du TIM par les forces de l’EMMOREG avant-hier soir a provoqué la colère des membres de ce parti et suscité l’indignation des personnes qui se trouvaient aux alentours du stade. Dans la foulée, des éléments armés ont interdit l’entrée à tous ceux qui voulaient y pénétrer. En agissant ainsi, le pouvoir montre qu’il entend rester le seul maître de la situation. Il a donc pris les devants et mis les membres du parti de l’ancien président Marc Ravalomanana devant le fait accompli. Ses porte-paroles n’ont pas cessé durant la journée d’hier de mettre en garde la population si elle venait quand même au stade, ce samedi. En coulisses, des négociations ont eu lieu et le report de la manifestation a été proposé, ce dimanche au Coliséum. L’ancien président a sèchement refusé, en ayant l’impression qu’il acceptait de céder aux pressions du pouvoir. Pour le moment, donc, il persiste dans sa volonté de maintenir la célébration du 15e anniversaire, ce samedi. Le bras de fer avec les autorités est donc réel et si aucune solution n’est trouvée, l’affrontement est inévitable. La surenchère est pour le moment verbale et comme nous le disions plus haut, des tractations ont lieu en coulisses. Les citoyens semblent très attentifs à la situation actuelle. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une manifestation organisée par un rassemblement d’opposants peu connus, mais de celle du parti d’un homme politique éminent, qui plus est un ancien président de la République. Pour le pouvoir, il s’agit d’un test. Il veut montrer qu’il ne se laissera pas défier impunément et qu’il fera tout pour réduire l’audience d’un de ses plus dangereux adversaires.
Patrice RABE