C’est un pouvoir sûr de lui et ayant, croit-il, mis au pas ses opposants et a décidé de ne faire preuve d’aucune clémence à l’égard d’Augustin Andriamananoro. En refusant sa demande de liberté provisoire, il montre clairement qu’il n’entend laisser aucun espoir à celui qui l’a défié en prenant la tête d’une manifestation interdite. Sans être grand devin, on se doute déjà du verdict qui sortira le 27 décembre prochain.
Un pouvoir sûr et dominateur
Le régime du président Hery Rajaonarimampianina qui s’est senti conforté par les appréciations flatteuses des participants au Sommet de la francophonie estime qu’un véritable boulevard s’ouvre devant lui. Il compte bien en récolter les dividendes et préparer une réélection dans un fauteuil. Il n’entend pas se laisser contester par une opposition décidée à ne pas lui faciliter la tâche. C’est donc à dessein qu’il a arrêté l’un des leaders de ce MAPAR dirigé par son adversaire Andry Rajoelina. Il s’agit d’un véritable acte d’intimidation pour lui montrer qu’il ne faut pas qu’il se fasse d’illusion. Le message s’adresse également à tous les autres opposants. Cette volonté de puissance n’est pas sans danger. Pour le moment, l’horizon politique semble s’être dégagé pour le chef de l’Etat et ses partisans qui triomphent lors des tournées en province. Mais comme ceux qui l’ont précédé, le président utilise sans vergogne son pouvoir pour écarter ses adversaires. Il est en train d’accumuler des rancoeurs qui peuvent générer des troubles. Le passé est en train de revivre à travers cette mise en détention d’un opposant osant le défier. La seule différence, c’est que cela se passe sans débordements et sans violence. Pour l’instant, le régime semble parfaitement contrôler la situation et il peut s’appuyer sur un système qui est bien en place. Néanmoins, cette machine bien huilée n’est pas à l’abri d’une défaillance et le retour de manivelle risque d’être sanglant.
Patrice RABE