Deux jours après la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, la classe politique française ne semble pas savoir dans quelle direction ce dernier va mener le pays. Pour le moment, ses ténors ont l’impression d’un saut dans l’inconnu. En homme politique expérimenté, le nouveau chef de gouvernement a décidé de mener de nombreuses consultations dans les jours à venir. Il écoute toutes les remarques qui sont faites et n’entend pas se laisser impressionner par les pressions exercées par les uns et les autres pour composer son équipe.
Un Premier ministre condamné à réussir
« François Bayrou est condamné à réussir ». C’est la phrase qui revient souvent dans la bouche des commentateurs politiques depuis vendredi dernier. Le président du MODEM est cependant bien accueilli par la presque totalité de la classe politique française. Seul Nicolas Sarkozy n’a pas mâché ses mots, en disant que : « C’est affligeant ! ». L’animosité entre les deux hommes est de notoriété publique. Mais le nouveau Premier ministre ne s’en formalise pas. Il s’intéresse plutôt aux hommes et femmes politiques qui comptent aujourd’hui. Il a laissé passer ce week-end où les chefs des différents partis ont émis leur avis sur la manière de faire sortir le pays du blocage actuel. Il a déjà écouté les remarques et les critiques des uns et des autres. Mais il va, dès aujourd’hui, entamer ses consultations. Il recevra ce matin Marine Le Pen et Jordan Bardella qui sont des interlocuteurs incontournables au Parlement. Le président du RN a affirmé que le nouveau PM sera sous la surveillance du Parlement ; il met en avant le poids de son groupe qui est le plus important de l’Assemblée. Ce sera ensuite le tour des autres ténors du Parlement. Il y aura Gabriel Attal, le président de la formation macroniste la plus importante. Il rencontrera les socialistes, puis Les Républicains. Il nommera dans les jours à venir les membres de son gouvernement. Il assure qu’il veut former l’équipe la plus solide possible.
Patrice RABE.
