«C’est maintenant que les ennuis vont commencer ». C’est par cette phrase de François Mitterrand après son élection à la Présidence de la République, le 11 mai 1981, que François Bayrou a accueilli sa nomination au poste de Premier ministre. Cette nouvelle était attendue et n‘a finalement surpris personne car il était, depuis plusieurs jours, considéré comme le favori de tous les commentateurs de la vie politique française. Il va devoir convaincre tous ses pairs de le laisser travailler sans en être empêché pour le bien du pays.
Un premier ministre respecté par la classe politique française
François Bayrou est un des hommes politiques les plus appréciés d’Emmanuel Macron. Il était déjà à ses côtés lors de la première élection du chef de l’État français en 2017 et fut d’un précieux conseil durant ses mandats. Il occupe une place à part sur l’échiquier politique. Ce centriste de la première heure a été, lui aussi, candidat à l’élection présidentielle et n’a pas été élu, mais il est très respecté par ses pairs. Il faisait partie des cinq nominés par la presse à ce poste de Premier ministre, mais il a très vite fait figure de favori car il a été longuement reçu, à deux reprises, par le président de la République. Il a fait consensus à droite, au centre et à gauche. Marine Le Pen, elle-même, ne lui manifeste aucune hostilité. Il doit arriver à conclure un accord de non censure avec les partis politiques. C’est déjà le cas du parti socialiste qui lui demande de ne pas avoir recours au 49-3. Il a des talents de négociateur qui lui seront nécessaires dans les jours à venir. Il va devoir s’atteler à la formation d’un gouvernement qui comportera des membres de sensibilités politiques différentes. Son objectif suivant est de faire voter un budget pour permettre au pays d’aller de l’avant. Sa première remarque faite après sa nomination est largement justifiée ; pour lui, les ennuis ne font que commencer.
Patrice RABE