Les positions entre les députés de l’opposition et le régime semblent totalement inconciliables. Les médiateurs nationaux et internationaux l’ont constaté ces derniers jours. Les premiers réclament le départ du président de la République et ils comptent sur le verdict de la HCC pour y arriver. Le second ne veut pas en entendre parler, et estime que, la seule voie à suivre est celle des élections. Pour le moment donc, on est dans une impasse.
Un référendum pour débloquer la situation
La CENI a prévenu que, si les lois électorales ne sont pas promulguées en ce mois de mai 2018, l’élection présidentielle sera reportée au mois d’août 2019. La déclaration a été faite pour mettre tous les acteurs politiques devant leurs responsabilités. Mais cela n’a pas ému outre mesure, les députés du changement qui campent sur leur position, et répètent que le départ du chef de l’Etat doit avoir lieu. Ce dernier ne veut se soumettre qu’au verdict des urnes. Certaines voix s’élèvent donc pour qu’ait lieu un référendum et que soit ainsi scellé le sort du chef de l’Etat. La question est simple : souhaitez-vous qu’Hery Rajaonarimampianina reste au pouvoir ? Le résultat serait clair et permettrait de débloquer une situation qui semble s’éterniser. Il ne s’agit pour le moment que d’une idée lancée par quelques personnes, mais elle n’est pas si incongrue que cela. Le général de Gaule, après les événements de mai 1968, persuadé que le divorce entre lui et la majorité des Français, avait organisé un référendum sur la régionalisation. Le thème de cette consultation n’était qu’un prétexte. Le non l’a largement emporté et il en a tiré les conséquences. Le contexte n’est pas le même chez nous, mais une consultation populaire devrait permettre de débloquer la situation. Elle permettra de la clarifier et de déterminer exactement l’audience du chef de l’Etat. Aujourd’hui, on assiste à un dialogue de sourds. Cette piste peut être explorée.
Patrice RABE