Une semaine après l’investiture du président, le premier gouvernement de l’ère Rajoelina a été constitué et il donne une idée précise de la manière dont le chef de l’Etat entend mener son action. Ce dernier a donné la priorité à la compétence et la fidélité. Ceux qui ont été choisis sont pour la plupart, des proches ayant les mêmes objectifs que lui. L’-impression qui se dégage est que le président n’entend pas laisser traîner les choses et qu’il veut des résultats très vite. Le contrat programme qu’il a fixé ne laisse aucun doute sur cela. Il a décidé d’adopter cette démarche et il doit maintenant écouter les critiques qui commencent à fuser. En premier lieu, il y a cet équilibre régional qui n’a pas été respecté et qui fait grincer des dents certains partisans du régime. Mais le président, comme à son habitude, va essayer d’expliquer son action et aller au contact de la population. Son ’équipe chargée de la communication va beaucoup travailler pour convaincre du bien- fondé de son action. De nombreux problèmes sont à résoudre et il faudra beaucoup de volonté pour venir à bout des difficultés qui ne vont pas manquer de surgir au début de ce quinquennat. Il faudra de la persuasion pour obtenir l’adhésion d’une population qui a été déçue par l’action des hommes politiques. C’est dans ce contexte que le pays connaît les premiers dégâts occasionnés par le mauvais temps. Le traumatisme causé par les éboulements de ces derniers jours est cuisant, et les victimes ensevelis sous les gravats ne seront pas oubliés de si tôt.
Sur le plan international, c’est la nouvelle crise ayant surgi au Venezuela qui a marqué les esprits ces derniers jours. Le président de l’Assemblée nationale, lors d’une grande manifestation organisée par l’opposition le 23 janvier dernier, s’est autoproclamé président par interim , remplaçant ainsi Nicolas Maduro à la tête de l’Etat. Le président Donald Trump lui a tout de suite apporté son soutien. Le président en place a parlé d’un coup d’Etat institutionnel et fort de l’assurance apportée par l’armée et par le président de la cour suprême, il a décidé de rompre les relations diplomatiques avec les Etats-Unis. Il a donné 72 heures au personnel de l’ambassade pour qu’il quitte le pays. Washington a demandé jeudi la réunion du conseil de sécurité pour examiner la situation qui prévaut dans ce pays et ce, malgré l’opposition de la Russie qui considère qu’il s’agit d’une affaire interne au Venezuela. Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompéo a appelé l’Organisation des Etats Américains (OEA) à reconnaître Juan Guaido comme président par intérim. L’Union Européenne, quant à elle, a appelé à l’organisation d’élection libre.
En RDC, l’alternance démocratique a bel et bien eu lieu. Joseph Kabila a remis symboliquement les clefs du pouvoir à Felix Tsisekedi, hier. La cérémonie républicaine s’est déroulée parfaitement. Le nouveau président a accompagné son prédécesseur à la sortie et après une longue accolade entre les deux hommes, Joseph Kabila est monté dans son pick-up.
En France, le grand débat se met en place. Le président Emmanuel Macron a multiplié les rencontres avec les maires et même des simples citoyens. La démarche a plu. Mais certaines voix discordantes se font aussi entendre. Une nouvelle manifestation de gilets jaunes va avoir lieu aujourd’hui. Mais une autre organisée par les gilets rouges représentant la France profonde est prévue pour demain.
Le nouveau président a retenu les leçons du passé et veut montrer qu’il est tout de suite dans l’action. Il ne peut pas se permettre d’être attentiste car tous les yeux sont tournés vers lui. L’élan qu’il veut impulser risque de se heurter à la réalité. Les Malgaches restent, dans leur majorité, très circonspects. L’avenir dira si le nouveau pouvoir va réussir à tirer vers le haut le pays.
Patrice RABE