C’est un véritable tir croisé que subit le gouvernement actuellement. Les critiques qui fusent de toutes parts donnent l’impression que ses jours sont comptés. Ce qui va le précipiter, c’est l’unanimité des élus de la majorité et de l’opposition qui réclament à corps et à cris un véritable changement de l’équipe en place depuis trop longtemps.
Un remaniement nécessaire : pour arrêter la contestation
Les critiques ont été émises de manière feutrée au début. Les remarques se sont faites ensuite plus acerbes. L’opposition n’a pas été tendre envers l’équipe au pouvoir, ce qui était somme toute normal. Mais des voix se sont élevées au sein même de la majorité pour fustiger l’action de certains ministres. Le face-à-face qui a eu lieu au CCI Ivato a été révélateur de ce mécontentement qui n’a jamais pu être exprimé ouvertement. La passe d’armes entre le député Naivo Raholdina et le ministre de la Justice a été un révélateur de cette défiance qui existe depuis longtemps. L’élu du Vème arrondissement a sonné la charge et il a affirmé qu’il avait pu réunir de nombreuses signatures en vue d’une motion de censure. Finalement , il n’est pas allé jusqu’au bout de l’entreprise. Néanmoins, l’intention de bousculer l’ordre établi existe. La présidente de l’Assemblée nationale, elle-même, a mis la pression pour demander un remaniement et l’entrée de membres de l’IRD, groupe majoritaire dans l’hémicycle au sein du gouvernement. Des personnalités politiques n’appartenant pas au cercle du pouvoir ont-elles aussi haussé le ton et ont joint leur voix à tous ceux qui estimaient que la situation actuelle n’est plus tenable ? Le malaise ne pourra donc se dissiper que si le chef de l’Etat réagit et procède enfin au remaniement qui était dans l’air depuis le début de cette année. C’est un véritable électrochoc qui doit être opéré pour dépasser une impression d’impuissance et voir la contestation de son autorité disparaître.
Patrice RABE.
