Au fur et à mesure de la traversée de Dumako dans le Nord de la Grande île, le nombre de sinistrés et de déplacés augmente. Le pays dont l’économie est mal en point après la crise engendrée par la pandémie de la Covid-19 doit supporter le fardeau de ce drame autant social que financier. Les aides apportées par la communauté internationale sont les bienvenues et permettent de satisfaire les premiers besoins des populations en détresse, mais c’est sur leurs propres forces que les Malgaches devront compter pour reconstruire ce qui a été détruit.
Un savoir-faire requis : Pour remonter la pente
Ce n’est pas la première fois que Madagascar subit les assauts des intempéries. Elle est même régulièrement impactée par des systèmes dépressionnaires, mais cette année 2022 fera date. Les destructions engendrées par Ana, Batsirai et maintenant Dumako ont dépassé de loin celles qui ont eu lieu auparavant. Le monde entier a suivi le drame des populations qui ont vu leur région dévastée, leurs habitations détruites et qui ont dû être accueillies dans des sites aménagés par l’État. Dans l’immédiat, c’est le côté humain qui est privilégié car il faut s’occuper des dizaines voire de la centaine de milliers de personnes qui ont tout perdu. La réaction des autorités a été immédiate et la prise en charge des sinistrés s’est faite sans coup férir. Les services de secours de la Grande île ont été épaulés par les personnels spécialisés des pays amis. Ce sont les besoins urgents qui sont assurés actuellement, mais la reconstruction des habitations, des bâtiments publics, des ponts et des routes nécessitera du temps et de l’argent. Ce sont les Malgaches qui devront mettre la main à la pâte. Les fonds alloués par les Nations Unies seront nettement insuffisants pour rebâtir ce qui a été détruit par les cyclones. L’État devra négocier de nouveaux prêts auprès de nos bailleurs de fonds traditionnels. Madagascar est en train de traverser l’une des périodes les plus sombres de son histoire et il faudra à ses dirigeants un vrai savoir-faire pour pouvoir remonter la pente.
Patrice RABE



