Les réunions régulières des Chefs d’Etat, anciens et actuel, organisées par le FFKM se poursuivent. L’absence de Didier Ratsiraka et d’Andry Rajoelina n’a pas annulé la dernière où l’on aurait apparemment évoqué la situation du FFM, cette institution de l’Etat qui peine à trouver ses marques à cause de ses problèmes internes non résolus. Le président de la République ne serait guère favorable à sa suppression. On peut penser qu’à la tête de la réconciliation nationale, il s’appuie autant sur le FFKM que sur le FFM. Les méthodes et les voies empruntées par ces deux entités sont différentes, mais la réconciliation est la finalité des actions entreprises.
Un seul but à atteindre
La réunion des chefs d’Etat initiée par le FFKM est une bonne initiative que le public a accueilli favorablement. Il n’est pas besoin de rappeler que ces personnalités assises aujourd’hui autour d’une table en se tenant par la main ne pouvaient pas se voir autrefois et étaient des ennemis. Arriver à les réunir et surtout à les réconcilier a été une véritable gageure pour le FFKM. Mais sont-ils véritablement réconciliés ? Le FFKM peut-il informer davantage le public laissé sur sa faim avec les communiqués de presse laconiques à l’issue de chaque réunion des chefs d’Etat. A quelle étape se trouvent ces derniers dans les quatre « F» (mea culpa, repentance, vérité, réconciliation) prévus par le FFKM ? Le public veut savoir et réclame plus de transparence. Le FFKM prévoit à partir du mois de mars d’organiser des descentes dans les 22 régions pour poursuivre le processus de réconciliation nationale. Les détails de cette opération de grande envergure n’ont pas encore été dévoilés. Mais on est curieux dans l’opinion publique de savoir qui seront à réconcilier dans les régions après les Chefs d’ Etat entre eux ? Mais entre dirigeants et population, rien n’est-il prévu ? C’est sans doute à cause des doutes qui pèsent sur les démarches de réconciliation que le président de la République préfère avoir plusieurs cordes à son arc. Les résultats du FFM sont peut-être maigres jusqu’à présent, mais il est l’institution qui s’occupe sérieusement du cas des détenus politiques. Sinon, beaucoup d’entités veulent s’occuper de réconciliation nationale. La plupart d’entre elles penchent pour la réconciliation des réconciliateurs, qui semble difficile à accepter pour ceux qui ne tolèrent pas la concurrence. Quoi qu’il en soit, le but à atteindre est pour tous la réconciliation. Chaque entité devrait « apporter sa brique » pour le succès de la réconciliation nationale. Le décollage du développement sera un éternel recommencement en cas d’échec.
Zo Rakotoseheno