C’est une situation de plus en plus embrouillée que l’on découvre au fur et à mesure. L’arrêt de la HCC qui avait été accueilli avec soulagement par certains observateurs n’a pas permis de sortir de l’impasse où le pays se trouvait. Personne n’a l’intention de céder et chacun avance ses arguments pour asseoir ses positions. Le camp présidentiel conteste la prééminence du MAPAR et lui dénie le droit de choisir le Premier ministre de consensus. Du côté de l’opposition, certains sont en train de temporiser.
Un sommet inopportun au CCI Ivato ?
Moins d’une semaine après la sortie du verdict de la HCC, on a l’impression d’un blocage car on achoppe sur la nomination du Premier ministre de consensus. Ceux qui espéraient une embellie dans le ciel politique ont dû déchanter. L’arrêt n’a rien résolu car sous un vernis juridique, il a essayé de ménager chaque camp, mais ce faisant, il n’a réussi qu’à radicaliser les positions. Les observateurs ont vite fait de parler d’un verdict politique. L’accord politique recherché par les médiateurs n’avait pas été conclu, mais il a transparu dans cette décision de la HCC. Le retour de l’émissaire de l’Union africaine, presque en catimini montre que, la communauté internationale pensait peut-être que la crise était résolue. Mais finalement, rien n’a été résolu. Les partisans du régime ont recommencé à dresser la tête. Les militants de la place du 13 mai ne veulent rien lâcher. Ils n’ont pas l’intention de laisser les mauvaises pratiques du régime revenir. Les militants qui se sont ces derniers jours opposés au déménagement du matériel de certains ministères l’ont montré. La tension est donc de plus en plus palpable, mais les échanges ne sont pour l’instant que verbaux. Le sommet qui va avoir lieu aujourd’hui au CCI Ivato est l’une des clés trouvées par les médiateurs pour faire avancer les choses. Mais le doute subsiste car c’est un nouvel accord politique qu’espèrent ses initiateurs.
Patrice RABE