Le verdict est tombé et il a laissé tout le monde pantois. En condamnant les deux journalistes inculpés de diffusion de fausses nouvelles à verser une amende de 10 millions d’ariary, la Justice n’y est pas allée de main morte Sa décision est souveraine, mais on ne peut pas se débarrasser d’un sentiment de malaise car dans le groupe de prévenus, seuls les membres de la presse ont subi une condamnation, les deux autres étant relaxés ou bénéficiant d’un arrêt de poursuite.
Un verdict d’une : grande sévérité
Les membres de la presse qui ont eu connaissance du verdict l’ont reçu comme un véritable coup de semonce. La lecture qui en a été faite est qu’ il y a un raidissement du pouvoir à leur encontre. C’est une peine sans commune mesure avec ce qui a été reproché aux deux journalistes. L’avertissement est net et il s’apparente même à un acte d’intimidation. La sentence est donc censée frapper les esprits. Il est à remarquer que le ministère de la Défense qui est la plaignante n’a demandé qu’un ariary de dommages et intérêts. Cette sévérité de la peine amène une certaine incompréhension quand on pense aux multiples débordements existant sur les réseaux sociaux et qui ne sont même pas relevés par les autorités. Les journalistes condamnés prennent acte de la sentence, mais ils vont certainement faire appel. Ils ne peuvent que déplorer cette situation leur rappelant un passé que tous avaient déploré. Ils restent cependant sereins car ils espèrent un verdict d’apaisement lorsque leur affaire sera rejugée. Dans les circonstances actuelles, il n’est pas souhaitable pour le pouvoir de se mettre à dos une grande partie de la presse. Sans rappeler les propos du chef de l’Etat sur l’administration d’une bonne justice et son intention de promouvoir une véritable liberté de la presse.
Patrice RABE