En 2003, le public malgache le voyait pour la première fois. Sur un désert de sable, quelque part à Madagascar. Costard blanc large sur ses épaules, baggy, et une paire de rangers aux pieds. Il chantait « Mahatsara zaho ». Il, c’est bien Shyn. L’un des premiers à dire le mot magique « Baby » dans sa chanson. C’était du RnB. Ce n’était pas son premier single. Bien avant, il était membre d’un collectif créé vers la fin des années 90 à Tamatave. Mais, « Mahatsara zaho » est le résultat de la persévérance et de l’audace d’un jeune homme qui s’appelle Be Prosper Andrien. Il avait un rêve qu’il chantait tout le temps dans ses morceaux : « Gasikara teky anay», littéralement, « on est partout dans le pays», ou encore, « hampiakatra Tamaga zahay », « nous hisserons Tamatave haut ». Enfin, il l’a concrétisé avec le festival Makua. Et lors de la clôture, l’interprète de « Mahatsara zaho » a confirmé avec fierté « tout ce que vous voyez là, est la suite d’un rêve ». Oui, pendant une vingtaine d’années, Shyn a charpenté un concept, une pensée loin d’être utopique. Il a « charbonné », les gens autour de lui disaient que son projet était trop ambitieux voire prétentieux. En revanche, lui a cru en lui.
Shyn incarne Toamasina, cette ville où bouillonne la culture urbaine à la Betsimisaraka. La semaine dernière, elle a encore prouvé qu’elle héberge des jeunes talentueux.
En réalité, Makua festival est une représentation culturelle, une identité, la continuité de ce qu’a commencé Kaiamba.
Iss Heridiny