La tension sur le plan politique est palpable. Les événements ont l’air de se précipiter. Entre le pouvoir et l’opposition, il ne semble pas y avoir de compromis possible. Chacun campe sur ses positions et porte ses coups à l’adversité. Pour l’instant, cependant, rien d’irrémédiable n’a été fait. C’est au niveau de la communication que la bataille fait rage. L’opposition par l’intermédiaire de « miara-manonja » multiplie les attaques contre le pouvoir tandis que ce dernier réplique durant les émissions de « tambatra ».
Une atmosphère de crise en train de s’installer
Les critiques lancées par les animateurs de « miara-manonja » font mouche à chaque fois car elles sont lancées dans le contexte difficile qui prévaut actuellement. Le mal de vivre de la population malgache éreintée par la hausse du coût de la vie et désorientée par les affaires sorties ces derniers temps est un terreau fertile pour les commentateurs habiles. L’opposition forte de l’audience acquise semble décidée à pousser son avantage. L’apparition de foyers de tension qui crispent le pouvoir. L’annonce par ce dernier d’une tentative de déstabilisation n’est pas anodine. La réapparition du MFM et de ses cadres affirmant clairement leur volonté de ne plus aggraver encore plus la tension actuelle qui se contente d’un statu quo est significative à plus d’un titre. Le régime a beau jeu de dénoncer des desseins sombres . L’opposition ne cache plus sa volonté d’obliger le pouvoir à composer avec elle, mais ce dernier ne l’entend pas de cette oreille. La présence des forces de l’ordre en ville sonne comme une menace. La mise en garde à peine voilée du général de gendarmerie commandant de l’EMMO FAR est une menace à peine voilée. L’annonce par certains journalistes de l’arrivée de mercenaires sud-africains à Nosy Be et d’une cargaison d’armes aggrave encore plus la tension actuelle. On ne sait pas quel crédit accorder à cette information, mais elle alourdit encore plus l’atmosphère délétère qui règne aujourd’hui. La crise est en train de s’installer et tout doit être fait pour la désamorcer.
Patrice RABE