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mercredi, décembre 18, 2024
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Concurrence déloyale : Une bataille pour la survie pour l’industrie des couvertures malgaches

Les pratiques frauduleuses dans l’importation de couvertures ont causé des impacts catastrophiques pour SOMACOU, une des industries emblématiques de Madagascar. Cette société a réduit considérablement son niveau de production et son personnel dans ce secteur.

Un fleuron de l’industrie textile malgache. C’est ce que représente SOMACOU, qui est aujourd’hui confrontée à une concurrence déloyale dont les conséquences pourraient être dramatiques. En effet, l’entreprise tente désespérément de maintenir son activité dans un contexte économique difficile, alors qu’il fut un temps, dans les années 2000, où elle produisait fièrement plus d’un million de couvertures par an. Ces couvertures, appréciées pour leur qualité et leur capacité à offrir des nuits douces et chaleureuses, étaient omniprésentes dans les foyers malgaches. Aujourd’hui, ce chiffre s’est effondré à 80 000 unités annuelles, marquant une chute de près de 92%. Selon Jean Baptiste Malsh, DG de SOMACOU, ce déclin s’explique par l’invasion des produits asiatiques, souvent vendus à des prix défiant toute concurrence.

Double fléau. Derrière cette concurrence déloyale se cache une fraude massive. Les importateurs de produits asiatiques contournent les réglementations douanières malgaches en sous-déclarant la valeur réelle de leurs marchandises ou en utilisant des rubriques douanières incorrectes. Conséquence directe : ces produits échappent aux 20% de TVA et aux 40% de droits de douane instaurés pour protéger la production locale. Le résultat est un manque à gagner colossal pour l’État malgache, estimé à plus de 8 milliards d’ariary rien que pour les importations de couvertures chinoises. Outre la perte fiscale, cette situation menace directement l’industrie locale, avec des répercussions désastreuses sur l’emploi.

Des emplois sacrifiés. Avant cette situation inquiétante, SOMACOU employait près de 1 000 personnes dédiées à la fabrication de couvertures. Aujourd’hui, ce chiffre a fondu à moins de 100 employés, reflétant une situation économique dramatique. « Si ce problème n’est pas résolu rapidement, c’est une fin annoncée de la filière couverture à Madagascar », avertit le DG de SOMACOU.Malgré ces difficultés, la société reste un acteur clé de l’industrie textile malgache. L’entreprise a investi dans une chaîne de valeur totalement intégrée, de la production de coton local à Toliara jusqu’à la confection. Cette démarche fait de SOMACOU un modèle de développement industriel dans le pays.Vendredi dernier, le ministre de l’Industrialisation et du Commerce, David Herizo Ralambofiringa, s’est rendu dans les locaux de l’usine pour constater la situation actuelle de SOMACOU. Lors de cette visite, les responsables de l’entreprise ont présenté les défis auxquels ils font face ainsi que leurs initiatives pour maintenir leur compétitivité.

Mesures attendues. Conscient de l’urgence, le ministre a noté la nécessité de « mesures adéquates » pour contrer cette concurrence déloyale. Si des actions concrètes ne sont pas rapidement mises en place, Madagascar risque de voir disparaître un pan entier de son industrie, entraînant des pertes d’emplois massives et une dépendance accrue aux importations. Bref, le sort de SOMACOU n’est pas qu’une question d’économie. Il symbolise la lutte pour préserver l’identité industrielle et les savoir-faire locaux face à une mondialisation souvent déloyale. Alors que les autorités promettent des réformes, la survie de SOMACOU dépendra de la capacité de l’État à faire respecter ses propres règles et à protéger ses industries stratégiques. Il y va non seulement de la pérennité d’une entreprise, mais aussi de celle de toute une filière industrielle, essentielle pour le développement et l’indépendance économique de Madagascar.

Antsa R.

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1 COMMENTAIRE

  1. On ne sait pas faire du Donald Trump ici….surTaxer les produits des bailleurs de fonds dont la chine sans ouvrir ses frontières pour avoir de l aide pour survivre
    On préfère taxer les opérateurs mobiles pour pouvoir augmenter les budgets présidentiel’ primature et l armée

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