C’est un rôle d’équilibriste que les autorités, décidées à aider le secteur du tourisme pourvoyeur de devises et soucieuses de protéger la population malgache, jouent actuellement. La réouverture de Nosy-Be qui était réclamée à cors et à cris par toute la filière est maintenant une réalité et toutes les personnes concernées la considèrent comme une bouffée d’oxygène nécessaire. Mais pour les professionnels de santé, cela peut être une porte ouverte à l’entrée en force du Coronavirus. Les autorités sanitaires continuent cependant de mettre en garde les simples citoyens et prennent les mesures nécessaires pour les protéger.
Une bouffée d’oxygène pour le tourisme
Les professionnels de la filière tourisme avaient été les premiers à subir les effets de la crise sanitaire. La fermeture des frontières avait tari leurs sources de revenus et certains avaient même mis la clé sous la porte. Ils ont salué la décision de la réouverture des frontières à la fin du mois d’octobre, mais ils ont été déçus en voyant les restrictions imposées par les autorités soucieuses de protéger la population malgache. Ils ont eu beau affirmer que le protocole qu’ils appliquent était très strict, rien n’y a fait. Les sites touristiques préférés des touristes comme Sainte-Marie et Nosy-Be n’ont pas pu accueillir les vols charter et les croisières pourvoyeurs de devises. Le ministère du Tourisme a été sensible aux protestations qui ont été émises depuis. La manifestation la plus spectaculaire a été celle qui a eu lieu récemment dans l’île aux parfums. La pression faite a donc payé. La logique financière a été la plus forte. Les assurances apportées par l’ensemble des professionnels de la filière ont été jugées rassurantes. C’est maintenant au tour des autorités de faire preuve d’une grande exigence pour que les mesures prises soient vraiment respectées. La situation actuelle est encore très fragile et la vigilance reste de mise. Les barrages sanitaires ont été réinstallés et le port du masque et les mesures barrières sont imposés. Les forces de l’ordre vont commencer à sévir contre les contrevenants.
Patrice RABE