Trafic d’or : Une condamnation judiciaire non suivie d’exécution

Condamné à 7 ans de travaux forcés par la Cour Criminelle Ordinaire (CCO) d’Antananarivo le 21 juin 2016, le concerné n’a jamais exécuté sa peine.

MNR.  Ce sont les initiales de celui qui aurait dû purger sa peine le 21 juin 2023. Et pour cause, il n’avait pratiquement pas fait l’objet de détention préventive susceptible d’être défalquée sur la durée de sa condamnation. En effet, il est à peine resté trois heures à la maison de force de Tsiafahy où il a été placé sous mandat de dépôt. Il n’avait pas pour autant comparu le jour de son procès devant la CCO de Tana qui prononça à son encontre, cette peine de travaux forcés à temps. La condamnation par défaut de MNR a été assortie d’un mandat d’arrêt qui n’a jamais été exécuté. Au contraire, l’intéressé est revenu à Madagascar peu de temps après le verdict de la CCO contre lequel il avait fait un recours. Sans effet suspensif.

Agrément. Quand bien même il n’aurait pas exécuté effectivement sa condamnation ni bénéficié d’une remise de peine, encore moins d’une mesure d’extinction, le condamné n’est pas inquiété. Il est libre comme s’il avait joui d’une amnistie ou d’une grâce pourtant exclue pour les peines de travaux forcés.  On l’a même vu récemment en compagnie d’exploitants d’or qui ont obtenu l’agrément.

Délai.  À propos justement des exploitants d’or qui ont reçu leur agrément, le président de la République a donné, lors du dernier conseil des ministres, un délai de 2 mois pour le rapatriement de devises en rapport avec le poids réellement exporté. Sous peine d’être accusé de trafic comme MNR qui est pour l’instant, libre comme l’air. Ou plutôt comme l’or, pour ne rappeler que la marchandise saisie aux Seychelles où son nom a été cité par le convoyeur. Or, c’est le cas de le dire, il n’y a jusqu’ici, aucune suite ni poursuite.

R.O