Une élection qui est peut-être déjà jouée 

Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, avant-hier soir, a été suivi par quinze millions de téléspectateurs français et des dizaines de milliers d’autres à l’extérieur de l’hexagone. Beaucoup de Malgaches sont restés devant leur poste de télévision pour suivre les échanges entre les deux candidats et même si les thématiques abordées ne les concernaient pas. 

Une élection qui est : peut-être déjà jouée 

Les Malgaches, du moins ceux qui ont le privilège de suivre les actualités sur les chaînes françaises, suivent de près ce qui se passe en France. Ils sont intéressés par les élections présidentielles françaises qui peuvent avoir, à un degré ou à un autre, des répercussions chez nous. Quoique l’on dise,  celui ou celle qui sera élu(e) dimanche prochain influera sur la politique de son pays à l’égard de Madagascar. C’est l’exemple d’un véritable exercice démocratique dont ils ont été témoins, mercredi soir. Le duel oratoire entre les deux candidats ne tint finalement pas toutes ses promesses, la candidate Marine Le Pen n’ayant pas réussi  à déstabiliser son adversaire. Cette dernière fut même parfois sur la défensive. Elle n’a pas développé avec habileté les thèmes qu’elle avait préparés. Emmanuel Macron a démonté point par point son argumentation et a pris l’avantage en lui opposant des chiffres irréfutables. Elle est certes restée posée et calme, mais elle a été victime de cette pondération car son adversaire a pu manifester cette pointe d’arrogance qu’on lui connaissait. Elle a été mise en difficulté lorsque le thème de la politique étrangère fut abordé. Lorsque le prêt bancaire accordé par un établissement financier russe en 2015 fut évoqué, elle s’est empêtrée dans ses explications. Celle  qu’ Emmanuel  Macron   qualifie  d’amie de Poutine  n’a pas réussi à trouver la parade. L’écologie ou le port du voile  ne lui ont pas permis de briller comme elle l’aurait voulu. Au vu de ce débat, l’élection est peut  être déjà jouée, mais les supporteurs du président sortant préfèrent rester modestes et ne veulent  pas crier victoire trop tôt.

Patrice RABE