L’Agence de Développement Inclusif et Durable (ADID) a signé une convention de partenariat avec le centre national de recherche appliquée au développement rural FOFIFA dans le but de produire des engrais organiques pouvant améliorer la fertilité du sol tout en assurant la sécurité sanitaire des aliments.
Cet intrant agricole a été conçu grâce à la transformation de déchets organiques enrobés d’oligo-éléments qui ont été fabriqués à partir de l’exploitation des plantes comme le nîme et la consoude. C’est le fruit des recherches réalisées par des scientifiques au sein du FOFIFA ainsi que des étudiants de l’université ISPM (Institut Supérieur Polytechnique de Madagascar). Une expérimentation a été menée sur des champs de démonstration étalés sur une superficie de 3 500m². Les promoteurs ont avancé la réussite de cette expérimentation étant donné que le rendement de productivité a nettement augmenté pour ne citer que les cultures maraîchères telles que le pak choï, les tomates, les choux et les salades. « Nous visons à produire cet engrais organique ayant les mêmes caractéristiques que l’engrais NPK avec une capacité de 500 tonnes par mois au sein de notre usine implantée à Toamasina à compter du mois d’août », a déclaré Faly Rasamimanana, le co-fondateur de l’ADID lors de son entrevue avec la presse.
Innovation technologique agricole. Cette agence de développement inclusif entame actuellement la phase de vulgarisation de cet engrais organique qui constitue une innovation technologique agricole. En effet, cet intrant agricole permet même d’exploiter des terrains sablonneux. « Il s’agit d’un élément clé indispensable pour l’amélioration de la production agricole tout en procurant de nombreux avantages. À titre d’illustration, cet engrais organique est trois fois moins cher que les engrais chimiques alors qu’il parvient à restructurer les sols dénudés. Une hausse du rendement de productivité est également observée, sans oublier la fourniture de matières premières agricoles bio tant en quantité qu’en qualité contribuant non seulement au développement de l’industrialisation mais aussi à la préservation de la santé des consommateurs. Ce qui permettra également de réduire le prix des aliments au marché », a-t-il poursuivi.
Concrétisation de la vision de l’Etat. La duplication à grande échelle de cette innovation technologique est ensuite de mise. « Des membres de la coopérative KAMA opérant dans les régions Analanjirofo et Atsinanana utilisent déjà cet engrais organique mais à une petite échelle. Nous venons ainsi de mettre à la disposition des leaders d’opinion auprès des associations et des églises des engrais organiques et des semences de qualité pour développer les cultures maraîchères dans nos régions d’intervention. Ces bénéficiaires ont reçu des formations et encadrements techniques pour pouvoir lancer ces activités agricoles selon les normes requises. L’objectif consiste à réduire la dépendance à l’importation de légumes dans d’autres régions comme la capitale auprès de la région Atsinanana », d’après toujours ses explications. Il précise que l’ADID continue de promouvoir l’utilisation de cet engrais organique fabriqué localement dans d’autres régions à forte potentialité de production agricole telles que Ambatondrazaka et Marovoay ainsi qu’Analamanga. « Nous pouvons ainsi contribuer à la concrétisation de la vision de l’Etat qui consiste à utiliser uniquement des engrais biologiques et organiques à compter de 2028 », a enchaîné Faly Rasamimanana.
Être plus compétitifs. Il est à noter que cet engrais organique produit à Toamasina est adapté à toutes les cultures et les conditions climato-pédologiques dans les régions d’intervention de cette agence de développement inclusif et durable. On peut citer, entre autres, le riz et le maïs. La vulgarisation de cet intrant agricole permettra ainsi aux producteurs d’être plus compétitifs étant donné que leur coût de revient est en baisse. Madagascar pourra également viser le marché international, en sachant que la demande de produits agricoles et alimentaires bio est en progression actuellement. Cette initiative contribue en même temps à l’atteinte de la sécurité alimentaire et à la création d’emplois locaux.
Navalona R.