La CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a constaté des anomalies dans ces élections Sénatoriales. Le vice-président de cette entité affirme qu’il y en a eu plusieurs au niveau de la restitution des résultats. Ces observations seront signalées à la Haute Cour Constitutionnelle qui décide du sort de ces résultats et des élections. La question qui titille le public est de savoir quelle est l’ampleur des irrégularités et des fraudes ? Sont-elles vraiment énormes pour discréditer les élections dans son ensemble ou bien ne s’agit –il que de faits anodins et insignifiants qui n’ont pas d’impact réel sur le volume des résultats ?
Une formalité à remplir
Devant des résultats aussi surprenants, plus de 80%, pour un très jeune parti politique, les concurrents dans la compétition ont du mal à accepter leur défaite. Pour le cas du TIM, des maires et des conseillers municipaux ont voté HVM au point que les prévisions de résultats du parti aient été faussées. Le TIM n’a qu’un Sénateur élu à Antananarivo alors qu’il a dominé au niveau des communales et des municipales. La seule explication est bien sûr, la trahison de ses grands électeurs. Pourquoi ? Certains avancent la pression, d’autres la corruption. Vrai ou faux, une chose est sûre, tout le monde savait que les jeux étaient faits depuis les résultats des élections communales et municipales de juillet 2015. Ces élections ont été remportées à plus de 60% par le HVM sur l’ensemble du territoire national. Elles lui ont donné un impressionnant effectif de maires et de conseillers municipaux. Or comme le collège électoral des élections sénatoriales est composé seulement de ces derniers, il était sûr qu’à travers un suffrage indirect, le HVM raflerait la mise. Pour ce parti, ce n’était plus qu’une formalité à remplir. Quelques partis politiques ont espéré que des grands électeurs changeraient de camp en leur faveur mais, apparemment, c’est le contraire qui s’est produit au profit du parti au pouvoir. Les perdants réclament l’annulation de ces élections. Certains ont constaté des anomalies et des irrégularités. Il appartient à la Haute Cour Constitutionnelle qui promulguera les résultats officiels de prendre les décisions idoines devant les preuves qui leur seront transmises par les plaignants. Quoi qu’il en soit, le scrutin s’est déroulé dans le calme et sans incident majeur. Le taux de participation des électeurs dans chaque province dépasse les 90 %. Un record qui démontre que les grands électeurs n’ont pas boudé leur devoir de vote. La démocratie est en marche. Le constat est néanmoins que l’organisation et le contrôle des élections ne sont pas encore parfaits. Anomalies et irrégularités existent toujours. De quelle ampleur ont- elles été cette fois-ci ? La balle est dans le camp de la Haute Cour Constitutionnelle.
Zo Rakotoseheno