
La population malgache fait toujours preuve de cette patience légendaire qui surprend les étrangers. Elle subit les épreuves, en exhalant sa rancœur et, après l’avoir manifestée en descendant dans la rue, elle rentre dans le rang. Cela ne peut que rassurer un pouvoir conscient de la précarité de la situation sociopolitique actuelle. Le problème d’une jirama qui n’arrive pas à alimenter les réseaux électriques correctement est récurrent et le recours à la force pour mater les mouvements de contestation ne pourra les empêcher durablement. Cette pratique n’est qu’un pis-aller et elle ne fait qu’augmenter l’exaspération des consommateurs. Les autorités ne peuvent accuser personne de déstabilisation car c’est la réaction naturelle de citoyens qui vivent très mal ces longues coupures d’eau et d’électricité. Mais on assiste maintenant à une conjonction des revendications qui surgissent dans tous les domaines. Le pouvoir essaie de calmer ces mouvements spontanés tant bien que mal, mais on sent que l’atmosphère est de plus en plus tendue au sein d’une population en proie à des difficultés matérielles de plus en plus importantes. La classe politique ne semble pas vouloir en parler car elle est beaucoup plus préoccupée par la préparation des élections législatives. Tant les partisans du pouvoir que les membres de l’opposition ont pour objectif, la conquête des 162 sièges de l’assemblée nationale. Les deux plateformes qui se sont constituées essaient d’avoir les meilleurs candidats dans leurs rangs, mais cela ne se fait pas sans difficultés car le choix opéré doit être compris par la base. La population ne semble pas s’y intéresser outre mesure, mais les dirigeants des partis ont fort à faire car ils ne doivent pas se tromper, la tentation de la dissidence est de plus en plus sérieuse.
Devant l’entêtement d’Israël qui poursuit ses opérations militaires dans Gaza, les Etats-Unis ont déposé une résolution au conseil de sécurité demandant l’instauration d’un cessez-le-feu. Ils espèrent la faire aboutir alors qu’ils l’avaient plusieurs fois bloquée ces derniers mois. L’ONU s’est prononcé pour un cessez-le-feu immédiat. Le secrétaire d’État, Anthony Blinken, est à Jérusalem pour convaincre de l’urgence d’accroître l’aide humanitaire à Gaza. Les termes de la résolution précisent qu’un cessez-le-feu immédiat doit être lié à la libération des otages. Néanmoins, le doute sur un vote positif de la résolution avait commencé à poindre dans l’esprit des observateurs du fait même du manque de clarté de la position américaine. Le Pentagone a en effet demandé à Israël d’étudier les alternatives à une offensive militaire à Rafah. Mais finalement, la Chine et la Russie ont opposé leur veto lors du vote final.
Après la victoire écrasante de Vladimir Poutine à l’élection présidentielle, les commentaires sur les aspects de ce scrutin se multiplient. Des organismes indépendants, ayant observé le déroulement de l’élection, affirment qu’une fraude importante a eu lieu. Les chiffres varient entre 20 et 30 millions de votes frauduleux. Néanmoins, le maître du Kremlin n’attache aucune importance à ces affirmations et ne voit que le résultat, qui est un véritable plébiscite. Il répond avec assurance à ses détracteurs et envisage l’avenir de son régime sous un jour radieux. Les félicitations après sa victoire sont venues du monde entier.
Aux Etats-Unis, Donald Trump a, jusqu’au 25 mars, pour trouver de l’argent lui permettant de s’acquitter de ses frais de justice, s’élevant à 454 millions de dollars.
Il ne peut cependant pas le faire car ses coffres sont vides. Des sociétés d’assurance sollicitées pour avancer la somme au cas où il perdrait son appel ont refusé.
L’atmosphère qui règne à Madagascar en ce moment est de plus en plus tendue pour ne pas dire délétère. Mais le pouvoir fait tout pour empêcher la situation de se détériorer. La population est toujours aussi stoïque dans l’épreuve, mais elle exprime sa frustration à voix basse.
Patrice RABE