Le débat sur la révision de la Constitution a été lancé et ne fait que commencer. Pour le moment, même si le projet suscite beaucoup de commentaires, les échanges sont courtois et ce sont les idées de chacun qui sont mises en avant. Mais l’opposition ou plutôt les oppositions s’organisent et vont défendre leurs arguments pied à pied. Le régime va donc avoir fort à faire pour mener à bien sa stratégie.
Une longue bataille en perspective pour le régime
Pour le moment, il n’y a qu’un seul parlementaire qui a volé au secours du pouvoir et a assuré la nécessité d’une stabilité politique dans le pays. C’est un véritable plaidoyer pour la révision de la constitution qu’il a fait dans un quotidien pro régime. Ses propos qui vont dans le sens des stratèges du régime n’ont cependant pas désarmé la méfiance d’une opinion souvent menée en bateau. Les citoyens, instruits par les leçons du passé, préfèrent garder une certaine réserve devant les belles paroles de nos dirigeants. Ils ont pu voir l’autre aspect de la question en lisant les nombreux articles dans les autres journaux, décortiquant ce projet de révision de la Constitution. C’est dans ce contexte que les membres de la société civile ont émis leur opinion. Les termes qu’ils emploient sont mesurés, mais leur jugement est sans appel. Ils sont résolument contre. Les positions sont tranchées et il n’y a plus de possibilité de convaincre des associations qui représentent une opinion peu encline à être manipulée. Le pouvoir est donc forcé d’aller de l’avant malgré les oppositions qui se sont manifestés. Le projet devrait être présenté à la HCC. Sans préjuger de la décision prise par le juge constitutionnel, il serait étonnant de voir ce dernier le retoquer. D’autres étapes doivent être franchies : le passage devant les deux chambres et la nécessité d’un vote positif des trois-quarts de leurs membres avant le référendum. Ce sont les électeurs qui vont décider de son sort. Le résultat est aléatoire, néanmoins, toutes les questions soumises à référendum ont toujours été approuvées. Le contexte est cependant différent aujourd’hui et le résultat pourrait être différent.
Patrice RABE