Le président de la République, après le feu roulant de critiques qui a été dirigé contre sa famille cette semaine, est enfin sorti de son silence. Il a profité de la cérémonie de présentation de vœux des maires du Vakinankaratra pour évoquer cette affaire d’Anjozorobe qui est en train de vicier l’atmosphère politique à Madagascar. L’occasion était donc trouvée par les journalistes présents de revenir sur les circonstances de ce drame où le nom de son fils est évoqué.
Une mise au point qui s’est faite attendre
Le chef de l’Etat n’a pas esquivé les questions sans détour qui lui ont été posées et c’est très calmement qu’il y a répondu. Il a opposé à toutes les assertions faites la nécessité de la production de véritables preuves. Pour conclure, il a affirmé que son fils n’avait pas le don d’ubiquité et qu’il ne pouvait pas être en même temps dans la capitale et à Anjozorobe. Cette mise au point du président de la République ne va certainement pas mettre un terme à cette affaire qui s’apparente à un véritable psychodrame. Ceux qui ont décidé de prendre fait et cause pour les victimes de cette tragédie sont allés très loin dans leur accusation et insistent sur le côté pathétique de la situation. En insistant sur l’injustice criante que ces exploitants ont subie, ils sont en train de toucher la corde sensible de l’opinion. Le régime qui multiplie les maladresses ces derniers temps est vulnérable et va, s’il ne fait pas attention, être facilement déstabilisé. Le chef de l’Etat s’était certainement préparé à cette entrevue avec la presse, samedi dernier. Ce n’est pas par hasard que la première question a été posée par un confrère de la RNM. Loin d’évacuer le sujet, cette intervention a poussé les nombreux journalistes à pousser le président dans ses derniers retranchements. La presse va certainement revenir sur cette mise au point qui n’a pas éclairci toute l’affaire. Les opposants ont trouvé le talon d’Achille du régime et ils ne vont pas cesser d’insister sur ce qu’ils qualifient de bévues du fils du président. Les propos tenus par le CIRGN insistant sur l’inexistence de preuves d’exactions commises par ce dernier n’ont pas calmé l’indignation des représentants des victimes. La suite doit être suivie avec attention.
Patrice RABE