Les accidents de la circulation constituent une problématique sociale et de sécurité publique à Madagascar. Que cela soit sur les routes nationales ou encore en pleine ville, ces faits alimentent quotidiennement les rubriques faits divers des médias locaux. Un récent accident dans la capitale, où deux personnes ont succombé à la suite d’une collision dans la périphérie d’Antananarivo fin mars, illustre la gravité de cette crise locale.

Le constat est alarmant. À Antananarivo, entre le 24 et le 30 mars, le commissariat central a comptabilisé 27 accidents dont deux mortels et une quarantaine de blessés. Les données publiées en marge d’une mission conduite par un émissaire du Secrétaire Général des Nations Unies, font état de vingt-et-un (21) décès causés par des accidents de la circulation par jour. Soit environ 7000 en une année. Cette moyenne quotidienne était déjà un fait notable en 2018. La situation est loin de l’objectif zéro victime prôné par les acteurs et institutions. Dans la région Afrique, où Madagascar se situe, les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, motocyclistes) représentent plus de 50 % des victimes.
Défis
Représentant jusqu’à 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays, cette crise humaine et surtout sanitaire pèse lourdement sur l’économie nationale. Le pays est appelé à inverser la tendance. Plusieurs recommandations lui sont données comme le renforcement et la modernisation des infrastructures routières. La situation actuelle de celles-ci fait que les trottoirs ne sont pas sécurisés et les signalisations en souffrance. Le passage de l’émissaire du Secrétaire général des Nations Unies, spécialisé en matière de sécurité routière, était une opportunité pour les autorités d’avancer quelques solutions. L’on peut citer la digitalisation des permis de conduire et les contrôles routiers. Par ailleurs, la sécurité routière incombe aussi aux usagers, aux citoyens. D’autant plus que la négligence fait partie du top trois des causes d’accident routier. Sensibiliser dès le plus jeune âge, via des programmes scolaires et des campagnes médiatiques, est indispensable pour changer les comportements. Encore faudrait-il que les citoyens veulent bien changer.
José Belalahy
Ces accidents mortels ont-ils lieu en majorité en ville ou en rase campagne ?