L’opposition n’a, semble-t-il, pas l’intention pour l’instant d’unir ses forces pour se dresser face au régime. Ce qu’on appelle opposition est une mosaïque de partis ou de groupuscules qui n’a aucune chance d’inquiéter le pouvoir en place.
Une opposition désorganisée
L’espoir de voir des hommes de conviction interpeller le régime et devenir les porte-paroles de la population n’est plus pour le moment à l’ordre du jour. Le mouvement « Mitsangàna ry Malagasy » qui privilégiait au début les manifestations populaires est très vit rentré dans le rang après le peu de succès de ses rassemblements. Il est devenu « Malagasy Mivondrona ho an’ny Fanavontam-pirenena » et a changé de stratégie. La constitution de son bureau n’a fait que renforcer la nouvelle démarche adoptée. Son président parle de refondation de l’Etat. Mais pour l’instant, on ne connait pas les détails du projet que « M.M.F » veut porter. Une de ses composantes, le M.M.M., a tout de suite affirmé qu’elle est l’opposition officielle. La cacophonie qui est en train de s’installer ne donne aucune chance à un véritable dialogue avec le régime actuel. Ce dernier, d’ailleurs, ne semble pas s’inquiéter outre mesure de la manière dont il est contesté. Il est beaucoup plus préoccupé par les préparatifs du XVIe Sommet de la Francophonie. Cette grande réunion internationale peut pourtant servir de caisse de résonnance idéale pour les différentes interpellations que cette opposition pourrait faire. Il y a eu des déclarations d’intention, mais elles n’ont pas été confirmées. Les autorités ont pris les devants en interdisant toute manifestation et en bloquant la circulation sur les différents axes de la capitale. L’avenir est très sombre pour cette opposition qui semble désorganisée et dont les membres tirent l’attelage à hue et à dia. Elle doit se dire qu’il sera toujours temps d’y penser au début de l’année prochaine.
Patrice RABE