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dimanche, juin 15, 2025
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Une population qui attend des réponses du pouvoir

Le malaise est de plus en plus grave et la crise qui couve depuis plusieurs semaines est sur le point de se transformer en révolte populaire. Les délestages dits tournants sont devenus des coupures de plusieurs heures et sont en train de provoquer un ras-le-bol général. D’Ambohipo à Isotry en passant par Ampasampito, Itaosy ou Amboditsiry dans la capitale, d’Imerintsiatosika ou Arivonimamo dans la périphérie, les manifestations se multiplient. Elles ne dégénèrent pas en destruction de biens d’autrui, mais elles se cantonnent à des incendies de pneu et des huées sur les forces de l’ordre présentes. La population interpelle bruyamment, mais elle risque de ne plus se contenir si les responsables ne trouvent pas de solution pour résoudre les problèmes de la Jirama ou tout du moins en atténuer les effets. Le staff dirigeant de la société d’Etat est la cible de toutes les critiques, mais la responsabilité de la situation présente incombe à l’État qui n’a pas réussi à la redresser ces dernières années. Les élus durant le face-à-face avec le gouvernement ces deux derniers jours ont, les uns après les autres, mis l’accent sur les épreuves endurées par la population, mais la plupart des reproches ont été adressés aux cadres de la société d’État. Les interventions des députés se sont apparentées à une longue litanie avec des félicitations à l’endroit du Premier ministre et des membres de son gouvernement. Les délestages vont continuer pour le moment et ce, disent les responsables, jusqu’au mois de juillet. Ils vont acheminer par la route les grands transformateurs qui sont arrivés au port de Toamasina en 2024. Des travaux devront être effectués sur les ponts se trouvant sur cette route nationale pour qu’ils puissent supporter son poids. Les consommateurs restent plutôt circonspects devant les assurances qui leur sont adressées car ils attendent depuis longtemps l’amélioration des services de la société d’État. La préparation de la célébration du 65ème anniversaire de l’Indépendance semble pour le moment bien loin des préoccupations de la majorité de la population qui reste accaparée par sa lutte pour la survie. Le 26 juin est dans un peu moins de deux semaines et très peu de maisons sont pavoisées aux couleurs nationales. La mobilisation ne se fera que lentement.

C’est vers le Moyen-Orient que, depuis hier, les yeux de la communauté internationale sont tournés. On sentait depuis le début de la semaine qu’Israël regardait avec beaucoup de méfiance les négociations entamées par le président américain avec l’Iran sur la question nucléaire. Donald Trump avait assuré qu’il conclurait un bon accord avec Téhéran. Mais il n’a pas réussi à détourner les dirigeants iraniens de leurs objectifs. Ils ont refusé de parler de leurs prérogatives en matière de programme nucléaire. Le locataire de la Maison blanche n’a pas réussi à leur faire dire qu’il ne construirait pas de bombe atomique. Il n’a pas montré son assurance habituelle lorsqu’il a parlé de l’avenir des négociations et a demandé le retrait de familles de militaires des bases américaines au Proche-Orient.  Bien lui en a pris puisque l’État hébreu a lancé  un raid aérien massif contre l’Iran hier à 2h du matin. La presque totalité de l’aviation israélienne a participé à cette attaque, détruisant des installations nucléaires et tuant des chefs militaires et un des principaux responsables du programme nucléaire iranien. L’opération menée, disent des sources israéliennes, a été préparée depuis très longtemps. Les Iraniens promettent une riposte à la hauteur de ce qu’ils ont subi. Ces derniers ont déjà envoyé des drones et des missiles sur le territoire hébreu. Ils ont tous été abattus par la défense aérienne.

Le conflit russo-ukrainien focalise moins en cette fin de semaine l’attention de la presse internationale à cause de l’accélération des événements au Moyen-Orient. Les attaques de drones et de missiles se multiplient des deux côtés. Aucune évolution n’est constatée en ce qui concerne la possibilité d’une trêve.

Aux États-Unis, Los Angeles a retrouvé un calme relatif après l’instauration d’un couvre-feu. Le gouverneur de Californie s’est dressé contre la surenchère sécuritaire du président Donald Trump qui a décidé d’envoyer la garde nationale et les marines pour rétablir l’ordre dans les rues.

Les Malgaches sont arrivés au bout de leur patience et de leur stoïcisme. Ils semblent ne plus supporter les problèmes engendrés par les délestages et les coupures d’eau qui empirent de jour en jour. Ils veulent qu’on les prenne en considération et qu’on leur apporte des réponses. Le pouvoir garde le silence et devra un jour ou l’autre leur donner satisfaction.

Patrice RABE

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1 COMMENTAIRE

  1. Cette centrale thermique de 105 MW , une camelote d’Inde , qui pourrit des lustres au Port de Toamasina , le transport avec sept alternateurs de 64 tonnes chacun en plus font courir des risques réels sur des ponts malgré des soi-disant renforcements ! Rien ne garantit aussi qu’ils vont fonctionner dans la durée . Bonjour le professionnalisme du PM qui a fait le pari d’avoir cette centrale avant le 26 juin . En tous cas les affairistes attitrées de Rainilainga pour les locations de groupes à la Jirama s’affairent déjà à goinfrer davantage .
    En 2018, Rainilainga n’a pas fait que des promesses électorales classiques. Il a affirmé, avec certitude et assurance, qu’il avait la solution définitive au problème d’électricité à Madagascar. Il déclarait fièrement :« J’ai passé des années à étudier le problème de l’électricité à Madagascar et j’ai la solution. Tout est déjà prêt. Il suffit que je sois élu, et je vous promets de résoudre le délestage en seulement trois mois. »Ce n’était pas une simple intention ou un projet en cours d’élaboration. C’était une promesse ferme, chiffrée, directe. Trois mois. Pas plus. Aujourd’hui, des années plus tard, la réalité est implacable. Le délestage n’a pas disparu. Pire, il s’est aggravé dans de nombreuses régions. Les coupures sont devenues un quotidien, mettant en péril l’économie locale, la santé publique et la qualité de vie des Malgaches. Quelles que soient les justifications qu’il tente d’avancer ou que ses partisans brandissent — conjoncture mondiale, sabotage, mauvaise gestion héritée — elles tombent à plat face à sa propre déclaration. Il avait dit avoir étudié le problème en profondeur. Il avait dit avoir la solution. Il ne parlait pas d’une intention, mais d’un plan prêt à l’emploi.
    Ce qui frappe ici, ce n’est pas l’échec technique ou les imprévus — tout dirigeant y est confronté — mais le mensonge prémédité. Il savait que cette promesse pèserait lourd dans l’esprit d’un peuple lassé par l’obscurité. Il s’en est servi. Et aujourd’hui, il en porte la responsabilité. La vérité est simple : Rainilainga n’a pas tenu parole. Il savait ce qu’il disait. Et c’est cela qui, aux yeux de nombreux citoyens, fait de cette promesse non tenue le plus grand mensonge de son mandat.
    La seule solution pour ce pays : le dégagisme de cette clique de voleurs et d’incompétents !

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