En cette veille de Noël, c’est un certain désenchantement que l’on ressent chez tous les Malgaches. Il n’y a pas cette émotion précédant la fête de la nativité synonyme d’espoir. Les neuf mois qui se sont écoulés ont porté un coup sévère au moral d’une population qui a pourtant traversé d’autres crises. Mais cette fois-ci, ce fut encore plus dur. Les lumières et les décorations multicolores installées à Analakeky permettent de donner le change, mais dans tous les foyers, il n’y aura pas ces belles tablées familiales qui nous sont si chères à Noël. Les porte-monnaie sont à moitié vides et les citoyens sont déjà résignés à accueillir la nouvelle année sans démonstration de joie excessive.
Une population qui ne : prend plus goût à la fête
Les Malgaches ont traversé ces neuf mois de Covid-19 avec une patience admirable, mais ils n’en sont pas sortis indemnes. Les épreuves ne sont pas terminées, elles vont même s’amplifier. Les fêtes de fin d’année devraient leur permettre de retrouver un peu de cet espoir qu’ils ont perdu. C’est encore sous la menace du Coronavirus qu’ils doivent passer ces derniers jours de l’année 2020. La contrainte des gestes-barrière et du port du masque pèse énormément sur leurs habitudes et les empêche de retrouver cette convivialité qui leur est chère. La fête sera donc différente et on peut même dire qu’elle sera sans éclat. Les Tananariviens sont particulièrement nombreux dans les rues, mais ils ne sont pas pris par une fringale d’achat car ils disposent d’un budget limité. Les volailles et les victuailles de toutes sortes sont hors de prix pour la majorité des familles devenues économiquement faibles. Beaucoup de pères et de mères ont perdu leurs sources de revenus. Les plus chanceux sont au chômage technique et disposent d’une allocation ne leur permettant cependant pas de faire des folies. Cette fin d’année laissera un goût amer à la majorité de la population. Elle ne la prépare pas à de belles perspectives.
Patrice RABE