Le mouvement des députés du changement n’a pas l’intention d’assouplir sa position et reste intransigeant sur le départ du chef de l’Etat. Il ne peut en être autrement après les démonstrations de force du week-end dernier dans les grandes villes de provinces. Les appels venant du pays profond ne trompent pas et les 73 parlementaires sont obligés d’en être les porte-paroles.
Une population qui ne veut plus se laisser berner
Les médiateurs tant nationaux qu’internationaux restent très prudents jusqu’à présent et affirment qu’ils ne sont que des facilitateurs. Ils disent ne vouloir imposer aucune solution pour régler la crise et veulent écouter toutes les parties prenantes. Le représentant du SG de l’ONU a rencontré le président de la République et s’est entretenu avec lui durant trois heures. Rien n’a filtré de cette entrevue, mais d’ores et déjà, les députés de l’opposition manifestent leur défiance et rejettent tout arrangement avec le régime. Les rassemblements de population qui ont eu lieu le week-end dernier montrent que le départ du chef de l’Etat est maintenant entériné par une partie importante de l’opinion. Le FFKM a joué pleinement son rôle, en recevant les députés pro-régime et ceux de l’opposition. Et, ils vont continuer leurs consultations aujourd’hui. Mais ils vont avoir fort à faire car les positions sont très tranchées du côté de l’opposition. Cependant, du côté du pouvoir on s’accroche à la conviction que l’opposition ne peut arriver à ses fins que grâce à un coup d’Etat. Dans le contexte actuel, c’est une éventualité peu envisageable. De l’autre côté, on n’est pas avare d’arguments et on énumère toutes les fautes commises par le président et son équipe. Les députés de l’opposition attendent la suite des enquêtes menées par le BIANCO et la réponse apportée par la HCC aux autres requêtes qu’ils ont déposées. La pression la plus forte est celle de la rue dont la voix a été longtemps étouffée et qui ne veut plus se laisser berner.
Patrice RABE