
La commune rurale d’Ambohibary, dans le district de Manjakandriana se dit prête pour l’installation d’une première Agropole dans la région Analamanga.
Il s’agit d’un projet agro-industriel d’envergure, étalé sur une superficie de 250 ha, permettant à cette collectivité territoriale décentralisée de redorer son blason en tant que grenier à riz de la région. « Nous sommes prêts, unis et convaincus de l’importance de ce nouveau projet pour notre commune. L’Agropole représente une chance unique de moderniser durablement notre agriculture. Les habitants perçoivent que c’est un levier de développement économique attendu depuis plusieurs années dans leur circonscription. En effet, nombreux ont reçu des formations en technique culturale améliorée mais tous les acquis n’ont pas encore permis d’apporter un grand changement structurel de notre système de production », a évoqué le Maire Fivoy, Dr Fenosoa Ratsimanetrimanana, lors d’une visite de terrain, organisée récemment par une délégation conduite par la Secrétaire générale du Secrétariat d’Etat, chargée de la Souveraineté alimentaire, Harivony Ramananjanahary.
Les habitants rassurés
Parlant de la gestion foncière liée à la mise en place de cette Agropole, les inquiétudes de la population locale sont levées. En effet, le Numéro 2 de ce département ministériel de tutelle tient à affirmer qu’aucun terrain n’est ni réquisitionné par l’Etat, ni attribué aux opérateurs étrangers. « C’est un point qui a grandement rassuré les habitants d’autant plus que les agriculteurs seront plus motivés à se regrouper en coopératives afin de tirer profit non seulement des infrastructures modernes mises à leur disposition mais aussi des transferts de compétence en technologies agricoles avancées », a souligné le maire. Parlant des retombées économiques concrètes de ce projet agro-industriel d’envergure, la commune rurale d’Ambohibary mise ainsi sur une amélioration significative de ses rendements de productivité. « Alors que les agriculteurs plafonnent sur un rendement tournant autour de 1,5 tonne par hectare pour la culture rizicole, les estimations tablent sur une production pouvant atteindre 10 tonnes par hectare grâce aux nouvelles technologies introduites par le projet. On pourra même cultiver deux fois par an car le problème d’irrigation d’eau sera résolu. Ce qui constitue une lueur d’espoir pour nos familles en matière de souveraineté alimentaire », a confié un agriculteur, qui plus est, un chef fokontany dans la commune d’Ambohibary. Et lui de rappeler que cette collectivité territoriale décentralisée était auparavant réputée pour la production de pomme de terre et de riz ainsi que l’élevage de vaches laitières mais sa fierté s’affaiblit en raison des effets néfastes du changement climatique et de la hausse du coût de la vie.
Zone pilote. Il faut savoir que peu de temps après la signature de l’accord de coopération entre le Secrétariat d’Etat chargé de la Souveraineté alimentaire et le partenaire israélien LR group, une visite de terrain a été réalisée pour la mise en place de la première Agropole à Ambohibary qui servira de zone pilote. « Ce projet repose sur le transfert des technologies israéliennes afin de moderniser notre agriculture en commençant par l’exploitation à grande échelle du riz tout en développant par la suite la filière lait et l’élevage de volailles. Sa mise en œuvre sera assurée par des compétences locales tandis que vous, les agriculteurs, êtes les véritables acteurs de cette transformation », a réitéré Harivony Ramananjanahary, la SG du Secrétariat d’Etat chargée de la Souveraineté alimentaire, lors de sa rencontre avec les autorités locales et les représentants des agriculteurs de la commune pilote. Plusieurs communes riveraines et d’autres associations paysannes et organisations communautaires ont déjà manifesté leur intérêt à ce projet. « Ce partenariat entre l’Etat malgache et le groupe israélien s’inscrit dans l’ambition portée par le Président Andry Rajoelina en faveur de la transformation durable de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire à Madagascar », a-t-elle conclu.
Navalona R.