C’est un véritable sursaut auquel on assiste après cette recrudescence des incendies d’aires protégées survenues ces derniers temps. Les autorités concernées par la protection de ces trésors se sont mobilisées pour empêcher la multiplication des départs de feux qui se transforment en sinistres ravageurs, détruisant des centaines d’hectares de forêt nécessaires à la reconstitution de cet environnement ayant disparu ces dernières années. Ce sont des efforts considérables qui peuvent être réduits à néant par la faute de ceux qui sont à l’origine de ces actes et qui méritent d’être sévèrement punis. Le pays qui connaît de grandes difficultés n’a vraiment pas besoin de voir ses richesses naturelles disparaître comme cela.
Une prise de conscience nécessaire
La succession d’incendies qui se sont déclarés dans les aires protégées malgaches ces derniers temps a éveillé la suspicion des autorités et a amené ces dernières à s’interroger sur la simultanéité des départs de feux et de leur nombre important. Elles ont pensé, même si elles ne l’ont pas dit expressément, à des intentions malveillantes. C’est une véritable mobilisation qui a eu lieu chez les personnels s’occupant de ces zones extrêmement sensibles. Une carte de prévision des feux est mise à jour continuellement. Elle permet de constater que le nombre de ces départs de feux repart actuellement à la hausse. Le temps sec qui règne à cause du retard de la saison des pluies rend plus facile la propagation de ces feux. L’aridité des sols est un facteur extrêmement favorable à l’extension des incendies. On sait que les moyens utilisés par les combattants du feu ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation, mais ils sont aidés par la population locale. Cette dernière est consciente de l’enjeu et, comme on l’a vu ces derniers temps, elle se donne souvent à corps perdu dans cette lutte contre ce fléau. Le pays ne dispose pas de canadairs ou d’hélicoptères bombardiers d’eau qui font cruellement défaut dans cette lutte, mais la volonté de sauver ce qui peut l’être est là.
Patrice RABE