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jeudi, juillet 4, 2024
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Curage du canal C3 : Une question de santé publique 

Le plomb, un poison insidieux qui circule au cœur de la capitale de Madagascar. Des éléments chimiques dangereux sont présents dans le Canal C3 et constituent une menace pour la santé publique des Tananariviens.

Les analyses effectuées sur des échantillons de boues du canal C3 réalisées en 2017 ont permis de caractériser la qualité des boues à curer. Bien en amont de sa mise en œuvre, le Projet de développement Urbain Intégré et de Résilience pour le grand Antananarivo (PRODUIR) a effectué diverses analyses physico-chimiques des sédiments issus du canal C3.

Seuils. Les résultats des analyses des métaux lourds ont montré que sur les 16 échantillons analysés le long du canal C3, 9 échantillons sont considérés comme non « écotoxiques », car toutes les concentrations sont inférieures aux valeurs seuils de toxicité pour les êtres vivants. Tandis que 7 échantillons sont considérés comme « écotoxiques », avec au moins un dépassement de la valeur seuil pour un paramètre. L’élément qui est le plus récurrent en termes de teneur excessive est le plomb notamment. « Les échantillons analysés ont révélé qu’il dépasse les valeurs seuils H14. Or, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe le plomb parmi les 10 produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique », explique Christian Rarivoson, expert en environnement au sein du PRODUIR. Ainsi, le plomb a été identifié comme l’élément chimique qui représente le plus de danger et qui dépasse les seuils indiqués par l’OMS. Il altère de diverses manières de nombreux systèmes de l’organisme et peut nuire au développement du cerveau chez l’enfant, ce qui entraîne une baisse du Quotient Intellectuel (QI), des changements comportementaux (réduction de la faculté de concentration et hausse des comportements antisociaux, par exemple). L’exposition au plomb peut causer anémie, hypertension, déficience rénale et peut aussi avoir une incidence sur plusieurs systèmes de l’organisme (système immunitaire et système reproducteur). Cet élément est particulièrement nocif pour les jeunes enfants et les femmes en âge de procréer.

Pollution. Au fil des années, le canal C3 est devenu un dépotoir pour les composantes électroniques ou mécaniques, sans parler des déchets ménagers tananariviens. Les batteries pour véhicules motorisés sont, par exemple, des sources de pollution au plomb pour le canal C3. Les activités artisanales et industrielles (peintures, textiles, recyclage de matériaux, incinérations de déchets etc..) rejettent également des effluents et des résidus à forte teneur en plomb, dans les réseaux de drainage secondaires et tertiaires dont l’exutoire est le canal C3. Enfin, à moindre échelle,  la contamination des particules de l’air ambiant, qui finissent par se déposer dans l’eau, et l’usage pendant des décennies de l’essence contenant du plomb – avant l’usage de l’essence sans plomb – ont probablement participé à la contamination du canal C3. Or les abords C3 sont densément peuplés et cet ouvrage traverse une grande partie des quartiers parmi les plus densément peuplés d’Antananarivo. Le curage du canal C3 est donc essentiel en termes de santé publique mais il doit être accompagné d’une stratégie de gestion des déchets solides est nécessaire pour une question de santé publique également. « Au vu des problématiques de santé que peut générer la gestion des boues de curage ; le projet PRODUIR s’est orienté vers l’option d’évacuation des boues de curage sur un site alternatif dédié à leur confinement, dont la mise en œuvre est davantage maîtrisable en termes technique, environnemental et social », indique notre interlocuteur.

José Belalahy

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